Une information judiciaire a été ouverte ce jeudi par le parquet de Paris concernant le suicide du Pr Jean-Louis Megnien, cardiologue qui s'est défenestré sur son lieu de travail, l'hôpital Georges-Pompidou (Paris), en décembre dernier. La juge d'instruction, Fabienne Bernard, vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris, a été désignée pour ce dossier, selon une information révélée par Le Figaro.
Harcèlement
L'ouverture de cette enquête fait suite à celle menée par la police judiciaire parisienne, qui a interrogé pendant trois mois de nombreux médecins et collègues du Pr Megnien. Elle survient alors que plusieurs voix dénoncent des actes de harcèlement commis à l'encontre du cardiologue, notamment de la part de la direction de l'hôpital. Cette maltraitance serait liée au geste tragique du Pr Megnien, selon cette version des faits.
« Au cours de nos différentes auditions, nous avons apporté à la police un faisceau de preuves très tangibles permettant d'établir sans ambiguïté que Jean-Louis était victime de harcèlement » , explique Bernard Granger, psychiatre à l'hôpital Cochin (Paris) qui a mis sur pied un groupe rassemblant les collègues du médecin décédé afin de faire la lumière sur cette affaire et « lutter contre la maltraitance à l'hôpital ».
La juge devra donc dégager les éventuelles responsabilités des uns et des autres, enquêter sur ces lourdes accusations véhiculées par l'entourage du Pr Megnien. La famille a par ailleurs porté plainte pour harcèlement et réfléchit à un élargissement de l'instruction pour "homicide involontaire". Deux personnes sont en particulier visées par les accusations : Anne Costa, directrice du groupe hospitalier, et Alain Simon, ancien président de la Commission Médicale d'Etablissement Locale, et ancien chef de service du Pr Megnien.
Suivant la procédure habituelle d'une enquête judiciaire, la juge mènera un certain nombre d'interrogatoires de première comparution, au terme desquels elle signifiera aux interrogés leur statut - mis en examen ou témoin assisté. Ces interrogatoires peuvent survenir dans les prochains jours, comme être reportés à plusieurs semaines, le temps de rassembler davantage de preuves.