Même s'il a été tardif, le pic épidémique de la grippe a enfin été franchi en métropole ! Le dernier bulletin de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) révèle en effet que la semaine dernière (du 28/03/2016 au 03/04/2016), le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 295 cas pour 100 000 habitants, soit 192 000 nouveaux cas, au-dessus du seuil épidémique (104 cas pour 100 000 habitants).
C’est la dixième semaine consécutive au-dessus du seuil épidémique. Le pic épidémique a été atteint en semaine 11, correspondant à la 8ème semaine épidémique.
Mais ce bulletin contient aussi une bonne nouvelle puisque « l’activité des syndromes grippaux est en baisse depuis deux semaines », précisent ces épidémiologistes. Et celle-ci « devrait se poursuivre dans les prochaines semaines », se réjouit l'InVS.
En tout, 2,2 millions de consultations pour syndrome grippal ont été enregistrées depuis le début de l'épidémie, conclut-il.
Le Limousin, département le plus grippé
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Limousin (548 cas pour 100 000 habitants), Picardie (526) et Haute-Normandie (499). Et chiffre affolant, vingt des vingt-deux régions métropolitaines présentent encore un taux d’incidence supérieur au seuil épidémique national.
Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l’âge médian était de 28 ans (7 mois à 91 ans). Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation a été estimé à 0,1 %.
Que ce soit au travers des données du réseau Sentinelles ou de SOS Médecins, la proportion des enfants de moins de 15 ans parmi les consultations pour syndrome grippal est la plus élevée observée, depuis la pandémie de 2009 (respectivement 41 % et 39 % des consultations). Les dernières années, cette proportion était en effet inférieure à 30 %, excepté en 2010-11 et 2012-13, 2 saisons où le virus de type B était, comme cette saison, majoritaire.
D'après l'InVS, « une des raisons pour expliquer cette part importante chez les enfants pourrait être leur faible exposition aux virus B qui ont peu circulé ces dernières années (24 % des virus grippaux entre 2003 et 2013 étaient de type B) ».
Le fort impact de l’épidémie chez les enfants est également retrouvé à travers les données des services d’urgences du réseau Oscour où les enfants représentent depuis le début de l’épidémie, 61 % des passages pour grippe et 46 % des hospitalisations.