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Société bordelaise

L’ADN des déjections canines accuse les maîtres indélicats

Par Antoine Costa

Plusieurs sociétés proposent des kits d’analyse de l’ADN fécal des chiens. La méthode pourrait servir à repérer et condamner les maîtres "oubliant" de ramasser les crottes.

Rainier Martin Ampongan/Flickr
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Ca ne sent pas bon pour les propriétaires de chiens. Il sera peut-être bientôt possible de se venger du maître indélicat qui a laissé son animal se soulager juste devant chez vous, profitant ainsi de la torpeur matinale pour pourrir votre journée. Comment ? En le dénonçant grâce à un test ADN de ladite crotte. Prélèvement possible sur le trottoir, ou directement sur la chaussure.

La société bordelaise Animagène propose une petite mallette du parfait enquêteur de la brigade d’analyse en déjections canines. L’échantillon prélevé (discrètement et en toute dignité) est envoyé à ses laboratoires qui l’analyseront, et pourront le comparer à une base de donnée préalablement remplie de chiens et de leurs propriétaires.

L’objectif : contraindre par la menace les propriétaires de chiens à ramasser les crottes. Grosse commission, mais grosse logistique aussi, estime la mairie de Bordeaux qui s’est vue proposer le projet. « Trop cher et trop compliqué de faire une liste exhaustive de tous les chiens », a déclaré à France Bleu Jean-Louis David, adjoint au maire en charge de la vie urbaine.

Le coût de nettoyage n’est pourtant pas négligeable. A Paris, il s’élèverait par exemple à 5 millions d’euros par an ! Et le PV de 65 euros que prévoit la loi pour les négligents n’est pas souvent distribué.

Condamnés à ramasser

Certaines villes auraient ailleurs déjà montré un certain intérêt pour le concept bordelais ou pour ses concurrents. D’après Sciences & Avenir, la mairie de Londres aurait demandé aux propriétaires canins d’envoyer un échantillon fécal de leur meilleur ami. Une fois fiché et identifié, le maître pourra être retrouvé en cas d’infraction. La peine : 80 livres (soit plus de 100 euros), auxquelles pourraient s’ajouter les frais d’analyse.

Aux Etats-Unis, certaines zones résidentielles ont déjà posé leurs conditions à l’installation des personnes avec des chiens. Les résidents d’un immeuble de luxe de Chicago avaient jusqu’au 31 janvier dernier pour prélever leur échantillon et l’envoyer à leur société de gérance, qui peut maintenant les mettre à l’amende : 250 $ pour un premier caca, et jusqu’à 350 $ pour les défécateurs sauvages récidivistes.