Les niveaux de particules en Ile-de-France ont marqué l'an dernier une stabilité et ceux de dioxyde d’azote une légère baisse par rapport à 2014. Cette amélioration s'explique principalement par des conditions météorologiques plutôt favorables à la dispersion de la pollution, grâce à des températures hivernales plutôt douces, qui ont limité l’usage du chauffage.
Mais l'impact de la météo reste finalement assez faible sur la pollution. Seize journées de déclenchement de la procédure d'information et d'alerte aux épisodes de pollution ont été enregistrées en 2015, soit autant qu'en 2014. Ce qui rappelle une nouvelle fois l'urgence des mesures réglementaires et incitatives de diminution des émissions.
Le trafic routier en cause
En 2015, 1,6 million de Franciliens ont en effet été exposés à des niveaux de pollution au dioxyde d'azote (NO2) qui ne respectent pas la réglementation, selon le bilan annuel d'Airparif, l'Association de surveillance de la qualité de l'air Ile-de-France.
Les Parisiens sont les premiers touchés, surtout à proximité des grands axes routiers. Le trafic est la première cause d'émission de particules PM10 (diamètre inférieur à 10 micromètres), dont les niveaux « sont toujours largement dépassés ».
Au total en 2015, 300.000 habitants installés près des grands axes de circulation ont été potentiellement concernés par un dépassement de la valeur limite journalière de ces particules. C'est légèrement moins qu'en 2014, du fait d'un nombre d'épisodes dus aux particules légèrement plus faible.
Pour les particules PM2.5, les teneurs ont en moyenne été 1,5 fois supérieures à l'objectif en dehors des axes routiers et jusqu'à 2,5 fois à proximité. Une pollution qui concerne cette fois ci jusqu'à 11,5 millions de Franciliens. A rappeler que ces particules fines PM10 et PM2.5 peuvent avoir des conséquences importantes pour la santé, puisqu'elles pénètrent en profondeur dans les poumons. Elles peuvent notamment être à l’origine d’inflammations, et de l’aggravation de l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques et pulmonaires.
La campagne également concernée
La pollution ne concerne pas seulement les grandes agglomérations. Dans les zones rurales d'Ile-de-France, le niveau d'ozone est également inquiétant. Il s'agit d'ailleurs du seul polluant pour lequel les niveaux moyens ont augmenté au cours des dernières décennies, des dépassements de l'objectif de qualité ont été relevé dans l'ensemble de la région. « L'ozone fait partie des polluants qui ont des impacts à la fois locaux, sur la santé et la végétation, et à l’échelle de la planète comme gaz à effet de serre. Son seuil de protection de la santé est dépassé tous les ans, mais de façon plus importante en zone rurale », explique Airparif.
Selon l'association, « les niveaux de pollution de l’air nécessitent une action immédiate et de proximité ». Un objectif qui prend un sens particulier en 2016, année qui marque les 20 ans de la Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (LAURE) dont le premier article évoquait pour la première fois le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé.