Après l'Espagne en 2014, le droit à l'avortement est une nouvelle fois menacé en Europe ! Déjà très limitée en Pologne - en cas de risque pour la vie et la santé de la mère et de celle de l’embryon, et aux grossesses résultant d’un viol -, un nouveau projet de loi proposé par des organisations anti-choix prévoit d’interdire totalement l’IVG et de pénaliser par de lourdes peines (5 ans de prison) les femmes et les médecins la pratiquant. Par ailleurs, la pilule d’urgence serait interdite, comme les tests prénataux.
Cette possible évolution législative scandalise l'association française Osez le féminisme !. Dans un communiqué publié vendredi, elle écrit : « Aucune justification d'aucune sorte ne peut expliquer la remise en question de ce droit fondamental, si ce n'est la volonté de contrôler le corps des femmes, au nom d'une idéologie patriarcale et religieuse, mettant ainsi en danger la vie de milliers de femmes ». « Les plus aisées d'entre elles iront avorter à l'étranger », ajoutent ces militantes.
Les « faiseuses d'anges » de retour ?
Quant aux autres, « elles en seront réduites aux méthodes des "faiseuses d'anges" (cintres, aiguilles à tricoter, eau de javel injectée dans l'utérus, etc.), quitte à en mourir », s'inquiète l'association.
Elle rappelle que chaque année dans le monde, 5 millions de femmes sont hospitalisées pour des complications sévères liées à des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses. Et 47 000 femmes en décèdent, c'est-à-dire une toute les 8 minutes.
Osez le féminisme ! a donc fait le choix de se mobiliser aux côtés des femmes polonaises et demande à ce que ce « scandaleux et liberticide » projet de loi soit définitivement enterré.
Rassemblement à 15h à Paris (Invalides)
Comme elles l'avaient faits lors de la mobilisation contre le projet de loi espagnol de limitation de l'avortement - finalement retiré - ces femmes serons présentes ce dimanche 10 avril à 15 heures sur l'Esplanade des Invalides (rue de Constantine/rue de Talleyrand 75007 Paris). Une manifestation à laquelle s'associe également le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes.
Plus de trois mille personnes se sont de leur côté rassemblées samedi à Varsovie devant le siège du Parlement afin de protester contre cette proposition de loi soutenue par les conservateurs au pouvoir actuellement, rapporte une correspondante de l'Agence France Presse (AFP).
Le 3 avril dernier, elles étaient déjà des milliers sur la même place munies de cintres, utilisés pour pratiquer des avortements clandestins.