C’est une première. Samedi, les autorités brésiliennes ont annoncé le lancement d’ un essai clinique inédit, dans plusieurs régions du Brésil. L’objectif : évaluer l’efficacité du premier sérum anti-venin, élaboré à base de molécules anti-inflammatoires et antihistaminiques, sur les personnes victimes de piqûres d'abeilles. Cet antivenimeux, appelé sérum Antiapilico se présente sous forme d’ampoule auto-injectable et doit être administré juste après la survenue d’une piqûre.
Ces essais font suite à 15 ans de recherches menées par l’université de Botucatu (Unesp) en lien avec le ministère de la Santé et l’Agence nationale de surveillance sanitaire du pays (ANVISA). « Toute personne qui sera piquée dans les régions de BoTucatu, Tubarao (sud) et Uberaba (sud-est) sera conduite vers un centre de recherches où elle recevra le sérum », précise le vétérinaire Rui Seabra Ferreira Jr, coordinateur des recherches. « Grâce à ses tests, nous évaluerons d’ici la fin de l’année la sécurité et l’efficacité du produit », souligne t-il.
40 décès par an
Le Brésil dénombre chaque année 15 000 piqûres d’abeilles et 40 personnes en décèdent. Une piqûre d’abeille injecte en moyenne 140µg de venin dans l’organisme. Sauf en cas d’intolérance, elle reste inoffensive. Néanmoins, pour les personnes allergiques, une seule piqûre peut être suffisante pour provoquer la mort. Dans certains cas sévères, le venin peut provoquer des convulsions accompagnées d’un état de choc. Les conséquences et effets des piqûres sur l’organisme dépendent également de leur nombre. Selon les chercheurs brésiliens, quand une personne est victime de 200 piqûres, la quantité de venin délivrée est suffisante pour provoquer des lésions au niveau du coeur, du foie, ou encore des reins.
En France, on estime que les piqûres d’hymnoptères (frelon, abeilles, guêpes, taon) font chaque année 10 à 20 fois plus de morts que celles des vipères.
Au Brésil, si l'essai est concluant, les scientifiques pourront envisager d'étendre la disponibilité du sérum à toutes les régions . Et pourquoi pas, plus tard, l’exporter dans d’autres pays.