Pendant plus de 3 décennies, les hommes homosexuels n’étaient pas autorisés à donner leur sang. Une discrimination que voulait voir disparaître la ministre de la Santé Marisol Touraine dès le printemps 2016. Et elle aura tenu sa promesse. Un arrêté paru le 5 avril au Journal Officiel fixe les conditions dans lesquelles les homosexuels et les bisexuels pourront participer aux collectes organisées par l’Etablissement Français du Sang (EFS).
Dans 3 mois, date à laquelle le texte sera applicable, les hommes ayant eu un rapport sexuel avec un autre homme pourront donner leur sang « 12 mois après le dernier rapport sexuel ». Pour un don de plasma, ils devront attendre 4 mois d’abstinence.
Des conditions strictes débattues
Par ailleurs, ces conditions strictes s’appliquent aux femmes dont le partenaire masculin a eu lui-même un rapport sexuel avec un homme dans les douze derniers mois. Elles pourront donner leur sang après un an d’abstinence et 4 mois pour faire don de leur plasma. Ces indications sont les mêmes pour les usagers de drogue afin de limiter leur risque de transmission d’agents infectieux comme le VIH mais également le virus de l’herpès.
Néanmoins, de nombreuses associations ont dénoncé ces critères trop drastiques. Face à cette contestation, la ministre de la Santé avait insisté sur le caractère progressif de cette mesure. Dès que les données scientifiques permettront de montrer que le risque de prélever du sang chez ces donneurs n’est pas plus élevé que chez les hétérosexuels, les conditions seront revues et se rapprocheront des règles générales. Une modification qui pourrait arriver très rapidement. La ministre indiquait que le résultat de ces études pourrait être connu d’ici un an.