Les personnes atteintes de psoriasis seraient plus à risque de développer la maladie de Parkinson que les autres, selon une étude publiée dans The Indian Journal of dermatology. Les chercheurs de la Mayo Clinic (Etats-Unis) et de l’université Mahidol (Thaïlande) suggèrent que cette augmentation du risque est dû à l’inflammation chronique induite par la maladie dermatologique.
Dans le monde, environ 0,3 % des adultes de plus de 40 ans sont atteints de la maladie de Parkinson. Le psoriasis est une pathologie plus répandue. Elle touche entre 2 et 4 % de la population mondiale. Plusieurs travaux ont mis en évidence un lien entre cette maladie auto-immune de la peau et l’apparition de maladies neurodégénératives, comme Parkinson. Toutefois, peu d’études ont pu quantifier ce risque. C’est pourquoi cette équipe s’est penchée sur cette question.
Un lien inexpliqué
Pour conduire leur recherche, les scientifiques se sont appuyés sur 3 études de cohortes rétrospectives et une étude de cas-témoins sélectionnées parmi 200 articles scientifiques. Selon leur méta-analyse, les adultes atteints du psoriasis ont 38 % plus de risque de souffrir de Parkinson que les personnes ne souffrant pas de cette maladie auto-immune.
Les chercheurs reconnaissent que le lien entre ces 2 pathologies est inexpliqué et incertain. Ils citent toutefois quelques explications possibles. Parmi celles-ci, ils évoquent l’effet de l’obésité car ce trouble est associé à un risque accru de psoriasis ainsi que de Parkinson.
L'inflammation cérébrale
Ils suggèrent également que l’inflammation chronique entraînée par le psoriasis pourrait accroître le risque de développer une pathologie neurodégénérative comme la maladie de Parkinson. En effet, il a été observé que ce phénomène inflammatoire provoque des dégâts neuronaux, notamment en activant les cellules microgliales. Ces cellules cérébrales sont elles-mêmes responsables d’un processus inflammatoire : un cercle vicieux se met alors en place et aggrave l’inflammation cérébrale.
Par ailleurs, des travaux ont montré qu’une consommation régulière d’anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène et l’aspirine est associée à un risque réduit de développer la maladie de Parkinson. Ceci renforce donc la piste de l’inflammation.