C’est une blague de mauvais goût. Vendredi dernier, lors d’un examen blanc, les étudiants en 6eme année de médecine ont eu affaire à un choix de réponse particulièrement sexiste. Une petite « note d’humour » qui n’a pas fait son effet. Rédigée par des médecins, une réponse à une question proposée a provoqué une vague d’indignation : « Une patiente de 35 ans reçoit une fessée sur son lieu de travail par son supérieur hiérarchique devant ses collègues, que faites-vous? »
A cette question, les étudiants avaient cinq choix de réponse, dont celui-ci, particulièrement absurde : « Vous lui demandez d’aller au coin car elle n’a pas été sage ».
Outrée, une des étudiantes s’est empressée de poster un tweet après avoir photographié la question. Les réactions n'ont pas tardé. Relayé par le magazine Slate, le message a été retweeté plus de 900 fois. Cette question faisait partie d'un QCM d'un examen blanc de l’iECN, l’Examen Classant National Informatisé, auquel participaient les étudiants de trois facultés parisiennes.
Le harcèlement sexuel au travail fait beaucoup rire les médecins qui rédigent les examens blancs de ma fac. Honteux pic.twitter.com/HGenXbveBy
— Pauline(tte) (@pziou) 8 avril 2016
« Honteux »
Interviewée par le magazine Slate, la jeune femme, auteur du tweet, s’est dite choquée par le sexisme ordinaire qui se joue quotidiennement dans le milieu médical. « Beaucoup ne se rendent pas compte que c’est tout simplement sexiste… C’est toujours sous couvert d’humour ou de tradition ». Elle s’est ensuite confiée d’avantage : « Une fois, j’ai expliqué qu’il pouvait m’arriver de faire des malaises. On m’a répondu que j’allais me réveiller avec un sexe dans l’oreille ». Quelques minutes après son post, d’autres internautes ont partagé leur colère.
Cette polémique remet sur le devant de la scène l'esprit carabin, critiqué suite au scandale des fresques misogynes dans les salles de gardes. En janvier 2015, une fresque mimant un viol collectif au centre hospitalier de Clermont-Ferrand avait été vivement condamnée. La fresque avait pour but de dénoncer les décisions de la ministre de la santé Marisol Touraine.
@pziou Une fessée, c'est une agression sexuelle. Plus grave que le harcèlement. C'est hallucinant.
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 10 avril 2016
"C'est raté"
La ministre de la Santé et des affaires sociale n'a pas tardé à réagir à la polémique. Dans la soirée, la ministre a fait part de son mécontentement.
La question se voulait humoristique ? C'est raté. Et sexiste. Donc inacceptable. #ECNi
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 11 avril 2016