« On avait 10 ans d’avance et là, on doit s’arrêter faute de moyen alors qu’on a déjà identifié 585 cas de myofasciites à macrophages en 15 ans dans notre centre à Créteil », assure le Pr Romain Gherardi (Inserm-hôpital Henri Mondor). Pour les défenseurs de la recherche sur les adjuvants vaccinaux qui ont tenu une conférence de presse, il faut que ces recherches continuent pour démontrer que cette maladie, qui se manifeste par des douleurs musculaires, une grande fatigue ainsi que des troubles de l’attention ou de la mémoire, est la conséquence des adjuvants aluminiques contenue dans 60% des vaccins sur le marché.
Soutenu par l’eurodéputée Michèle Rivasi, l’association de patients E3M et le réseau Environnement Santé, le Pr Gherardi a tenté d’attirer l’attention sur le manque de fonds publics attribués aux recherches sur la sécurité vaccinale. Au sein de l’Agernce nationale du médicament et des produits de santé (Ansm) qui n’a pas retenu ce projet, on parle toutefois de financer « des recherches sur fonds propres et indépendantes de l'industrie ».
Ecoutez Romain Gherardi, Inserm-hôpital Henri Mondor : « L’ANSM est en contradiction avec elle-même. D’un côté, elle demande d’enlever l’aluminium des cosmétiques et celui qui est contenu dans les vaccins, il ne faut pas y toucher. »
Derrière cette querelle, se cache un débat de fond sur la composition des vaccins. Il porte sur la présence d'aluminium. Pour les uns, il aurait des conséquences néfastes pour la santé humaine, pour les autres, cet adjuvant joue un rôle important dans les propriétés du vaccin.
Pourquoi les vaccins contiennent de l’aluminium ? Depuis les années 1990 en France, on ajoute de petites doses de sel d’aluminium dans certains vaccins comme celui de l’hépatite A, B ou le DTpolio. En revanche, les vaccins contre la grippe sur le marché actuellement n'en contiennent pas. L'aluminium sert donc d’adjuvant, ce qui permet de stimuler la réaction immunitaire, et donc d’augmenter la réponse de l’organisme au vaccin. Jusqu’à ces dernières années, on considérait que l’aluminium vaccinal était éliminé rapidement par l’organisme, notamment dans les urines. Or, les travaux de certains chercheurs dont ceux du Pr Gherardi remettent sérieusement en question cette certitude.
Quels sont les risques de l’aluminium vaccinal ? C’est en découvrant cette nouvelle maladie, la myofasciite à macrophages, que les chercheurs de l’INSERM ont mis en évidence la présence d’aluminium au niveau du muscle de l’épaule, juste à l’endroit où ces patients avaient été piqués lors de vaccinations précédentes.
Chez la souris cette fois, ces mêmes chercheurs ont tenté de suivre le parcours de l’aluminium dans l’organisme. Ils ont observé que les particules d’aluminium circulent dans le sang, en partant du muscle, pour s’accumuler dans la rate, le foie et même le cerveau des rongeurs. Ces découvertes sont loin de faire l’unanimité dans la communauté scientifique. Certains spécialistes affirment qu’à ce jour il n’a pas été démontré de lien de causalité entre la vaccination et la survenue d’une myofasciite à macrophages.
Ecoutez Romain Gherardi : « Il est évident que c’est un adjuvant anormalement bio persistant. On est certain que les symptômes de ces patients apparaissent postérieurement à la vaccination. »
Qui est concerné ? Pour les spécialistes convaincus de la toxicité des sels d’aluminium, cela concernerait environ 1% de la population. « Il y a probablement un terrain génétique favorable chez les gens qui sont touchés par la myofasciite à macrophages » estime Romain Gherardi. Certaines personnes auraient une propension particulière à retenir l’hydroxyde d’aluminium dans leur organisme, à diffuser les cellules immunitaires contenant les particules d’aluminium au niveau cérébral, et à y induire une réaction immunitaire chronique aux effets neurotoxiques. »
Ecoutez Romain Gherardi : « Il est très important qu’on identifie les gènes qui rendent certains individus à risques. »
Lors de la conférence de presse, la députée européenne Michèle Rivasi et le Réseau environnement santé ont appelé à un moratoire sur les adjuvants aluminiques entrant dans la composition des vaccins. Il existerait des substituts pour remplacer l’aluminium. Par le passé, le phosphate de calcium a par exemple déjà été utilisé, notamment à l’Institut Pasteur. Il avait montré une bonne efficacité, sans effets secondaires. «On pourrait imaginer au moins, d’utiliser l’aluminium vaccinal uniquement dans le cas des primo-vaccination et plus du tout lors des rappels vaccinaux, ajoute Romain Guerardi. Ou faire appel à de nouveaux adjuvants, qui seraient non bio-persistants, avec lesquels on pourrait garantir qu’en 15 jours, 100% de la substance est éliminée. » Reste maintenant à les découvrir !