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Herbicide Roundup

Glyphosate : les eurodéputés disent oui sous conditions

Par Marion Guérin

Les députés européens ont adopté une résolution ouvrant la voie à une ré-homologation du glyphosate pour sept ans sous conditions.

André van der Stouwe/Flickr
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Finalement, c’est un « oui, mais ». Le Parlement européen a adopté en séance plénière une résolution sur le glyphosate, herbicide contenu notamment dans le Round Up, dont le renouvellement de l’autorisation fait objet d’une âpre bataille à Bruxelles.

La résolution porte sur une ré-homologation pour sept années supplémentaires et pour un usage agricole exclusivement. A l’origine, elle prévoyait de ne pas renouveler l’autorisation du pesticide, « tant que les craintes subsisteront sur son caractère cancérigène et de perturbateur endocrinien », précisait fin mars la Commission de l'Environnement et de la Santé (ENVI) du Parlement. De fait, le glyphosate a été classé parmi les « cancérogènes probables » par l’OMS.

La Commission Européenne désavouée

Mais depuis mars, un amendement à cette résolution a été adopté, ouvrant la voie à une autorisation sous conditions – interdiction de l’usage individuel et dans les jardins publics, stricte limitation des usages en pré-récolte… C’est sur ce nouveau texte que les eurodéputés se sont prononcés ce mercredi.

On peut y voir un petit motif de satisfaction, puisque le vote s’oppose au projet de la Commission Européenne, qui prévoyait de renouveler le glyphosate pour 15 ans sans conditions. Pragmatique, l’ONG Générations Futures salue dans un communiqué « les restrictions adoptées par le Parlement européen pour l’usage amateur et les espaces publics », qui « constituent des avancées ».

« Le texte voté par le Parlement reconnait aussi le manque de données du dossier accepté par la Commission européenne, notamment en ce qui concerne les effets de perturbation endocrinienne ou les résidus alimentaires de glyphosate », soulève l’organisation.

De fait, les députés s’étaient plaints de l’opacité autour de ce dossier, alors qu’une étude commandée par l’EFSA (l’instance sanitaire de la Commission Européenne) avait conclu à l'inocuité du glyphosate. Les données scientifiques fondant une telle conclusion restent incessibles aux parlementaires, qui réclament « une étude indépendante » et une totale transparence sur le glyphosate.

Les citoyens opposés

Toutefois, il n’y a pas de quoi jubiler. Le vote ne suit pas la position de plusieurs pays, dont la France, opposés à la ré-autorisation de l’herbicide. Pas plus qu’il ne reflète la volonté des citoyens européens, qui seraient entre 55% et 75 % à désapprouver le glyphosate, selon une enquête d’opinion rappelée par Générations Futures.

Le dernier mot reviendra à la Commission Européenne. En attendant qu’elle se prononce, l’ONG « demande au gouvernement français de continuer à afficher son volontarisme sur ce dossier en s’engageant clairement à ne pas voter pour la ré homologation du glyphosate en Europe en mai prochain, fut-ce pour une période de sept ans avec restrictions. Nous jugerons sa capacité à résister aux lobbies de l’agrochimie à ses actes. »