La Fondation des usagers du système de santé annonce ce jeudi le lancement officiel de ses activités « en vue d'améliorer le système de santé, de faire progresser la démocratie sanitaire et de mieux défendre les droits des patients ». Le cardiologue et député (PS) Jean Leonetti, connu pour son engagement en faveur des droits des patients en fin de vie a été nommé à sa présidence. Et visiblement, la tâche sera ardue.
En effet, dans un sondage Ifop (1) réalisé pour la Fondation, les Français livrent un regard critique sur le système de santé français. Si 80 % des personnes interrogées indiquent qu'il répond « globalement » à leurs attentes, un Français sur deux (49 %) juge cependant que des moyens « insuffisants » sont consacrés à l'égalité de l'accès de tous à des soins de qualité.
S'agissant de la prévention, une importante majorité de sondés (88 %) se dit « intéressée » par cette question, mais seulement 59 % estiment qu'il y a suffisamment d'actions de prévention et de promotion de la santé.
Un manque d'explications à l'hôpital
L'éducation thérapeutique reste également une notion « obscure » pour 1 Français sur 2 (50 %) et 65 % avouent ne pas connaître, par exemple, les bénéfices et effets secondaires de leurs traitements. Un chiffre qui fait écho aux 41 % de Français qui estiment que les actes et examens effectués à l'hôpital ne leur ont pas étés expliqués au préalable de manière claire. Toutefois, de manière générale, les patients se disent satisfaits de leur dernière expérience dans un établissement hospitalier (public ou privé), ou de celle d'un de leurs proches, avec 84% qui estiment que la qualité de prise en charge était « bonne ».
Et concernant les droits des malades (directives anticipées, interruption d'un traitement, etc.) le bât blesse encore. Dans la foulée d'un sondage inquiétant du CISS (2), 41 % des Français reconnaissent ici ne pas voir précisément de quoi il s'agit. De plus, il reste, d'après eux, « des progrès à réaliser sur la coordination du parcours de soins pour 41 % des personnes interrogées », qui considèrent comme « mauvaise » la manière dont les professionnels de santé se coordonnent entre eux pour la prise en charge des patients.
Améliorer l'accès aux soins
Enfin, interrogés sur les trois axes sur lesquels il faudrait intervenir en priorité pour améliorer les choses, la qualité des soins arrive en tête pour 70 % des sondés, suivie de l'égalité de l'accès aux soins (56%) et de la coopération et du dialogue entre professionnels de santé afin d'assurer une qualité optimale des soins (48 %).
Pour tenter d'améliorer les choses sur ces différents aspects, la Fondation des usagers du système de santé a donc prévu de lancer des appels à projets en direction d'associations, d'établissements de santé, et de structures de soins. « Les meilleurs projets en matière de prévention, du droit des patients, d'amélioration de la prise en charge, etc., feront l'objet d'une sélection et seront éligibles à des financements de la Fondation », indique-t-elle.
« Nous espérons à travers ces appels à projet être une force d'action pour permettre, à partir d'initiatives concrètes de terrain, de faire avancer les droits et les devoirs des usagers de notre système de santé », conclut Jean Leonetti.
(1) Ce sondage a été réalisé en ligne du 21 au 29 mars par l'Ifop auprès d'un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
(2) Collectif Interassociatif Sur la Santé