L’épidémie de fièvre jaune, qui sévit en Angola depuis décembre 2015, s’étend en République démocratique du Congo (RDC). Les autorités sanitaires du pays ont rapporté 151 cas suspects, dont 21 décès.
Ces derniers auraient été signalés entre janvier et mars, et déclarés à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le 22 mars dernier. Selon les informations communiquées à l’OMS, les personnes malades auraient été détectées dans des provinces frontalières de l’Angola. Parmi celles-ci, certaines sont des cas importés, autrement dit elles ont été infectées en Angola et sont ensuite rentrées au Congo.
La pire épidémie en 30 ans
Du côté de l’Angola, l’OMS indique ce mercredi que 1 708 cas évocateurs ont été signalés, dont 238 morts. La quasi-totalité du pays est touchée par cette pathologie virale transmise par un moustique. La province de Luanda, épicentre de l’épidémie, est la plus affectée. Le 7 avril, les autorités angolaises recensaient 165 décès, une majorité d’entre eux vivaient dans la capitale, Luanda.
Cette épidémie de fièvre jaune est la plus meurtrière des 30 dernières années en Angola. Une flambée qui pourrait se propager à l’internationale, relève l’OMS. En effet, des cas importés ont déjà été rapportés en Chine ainsi qu’au Kenya. Le risque est que le virus arrive en Amérique du Sud ou en Asie car le moustique Aedes, endémique à ces régions, est l’un des vecteurs du virus. La transmission de la fièvre jaune s’ajouterait ainsi à l’épidémie de Zika et de dengue.
Campagne de vaccination
Pour limiter l' expansion du virus, une campagne massive de vaccination a été lancée en février. Au 7 avril 2016, 90 % de la population de la capitale avait été vaccinée, et près de 2 millions de doses de vaccin sont disponibles pour vacciner le reste du pays. Les Nations-Unis ont même débloqué 3 millions de dollars pour mettre en place des mesures de lutte anti-vectorielle et l’achat de vaccins. Aucun traitement n’existe à l’heure actuelle, la vaccination est le seul moyen de se protéger.
Cette maladie infectieuse se traduit par l’apparition d’une forte fièvre, de courbatures de nausées ou de vomissements, et une perte d’appétit. Au bout de 3 ou 4 jours, l’état des malades s’améliore. C’est la première phase de la maladie, dite aigüe. Mais 15 % des malades présenteront une seconde phase, plus toxique. Très vite, une jaunisse s’installe accompagnée de douleurs abdominales. Des saignements peuvent apparaître au niveau des yeux, du nez et de l’estomac. A ce stade de la maladie, la moitié des malades meurent dans les 10 à 14 jours.