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Selon un ministre anglais

Antibiorésistance : 10 millions de décès attendus en 2050

Par Audrey Vaugrente

10 millions de décès par an en 2050 liés à l'antibiorésistance : c'est ce qui attend le monde si rien n'est fait pour lutter contre le développement de bactéries résistantes.

ROBONUKA/Pix5

L’antibiorésistance devant les financiers. Après avoir brandi les arguments sanitaires, les Britanniques tentent une nouvelle approche pour sensibiliser le monde à cette problématique. Ils frappent cette fois le portefeuille. George Osborne, chancelier de l’Echiquier – un équivalent anglais du ministre des Finances –, a souligné le poids financier qu’aura la résistance aux antibiotiques si elle n’est pas combattue dès aujourd’hui.

L’argument est simple : si l’inaction persiste, l’antibiorésistance risque de devenir « une pire menace pour l’humanité que le cancer », avertit George Osborne devant le Fonds Monétaire International (FMI) et la directrice générale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Margaret Chan. Il faut dire que rien qu’en Europe, l’inefficacité de ces médicaments cause 25 000 décès chaque année. Le bilan pourrait bien s’alourdir, sur le continent et dans le reste du monde. D’ici 2050, 10 millions de personnes pourraient perdre la vie chaque année à cause de bactéries résistantes.

Un scénario apocalyptique

Mais George Osborne avance un argument nouveau : à la même échéance, le produit intérieur brut (PIB) de la planète risque de reculer de 3,5 %. Cela correspond à 100 milliards de dollars (88,6 milliards d’euros). « Le coût de l’inaction, en termes de vies perdues et d’argent gâché, est trop lourd, estime le chancelier de l’Echiquier. Le monde doit se mettre d’accord sur une approche commune. »

La solution proposée par le Britannique n’est pas nouvelle : inciter les industriels du médicament à développer de nouveaux antibiotiques, par des subventions, et assurer leur accès aux pays en développement.
Mais jusqu’ici, personne n’a réussi à l’imposer, ni même à imprimer un mouvement dans le bon sens. La première étape consisterait à réserver les antibiotiques à un usage justifié. Sans cela, le scénario pourrait bien être « apocalyptique » selon les mots de Dame Sally Davies, médecin hygiéniste en chef au Royaume-Uni.