Les médecins britanniques expriment leur « très grande inquiétude » quant au risque qu’une super-gonorrhée se répande largement à travers l’Angleterre. Cette souche est antibiorésistante, c’est-à-dire qu’elle est résiste aux traitements antibiotiques habituellement utilisés pour soigner cette infection sexuellement transmissible (IST).
Cette nouvelle souche de gonorrhée, que l’on appelle aussi blennoragie ou "chaude-pisse", avait été largement médiatisée au moment de sa découverte à Leeds (nord de l’Angleterre), l’an dernier. Un des traitements principaux, l’azithromycine, se révélait inefficace. Depuis, la maladie s’est propagée à travers tout le pays, et les médecins craignent qu’il ne s’agisse que d’une question de temps avant que la ceftriaxone, l’autre traitement principal contre la gonorrhée se révèle à son tour complètement inefficace. Des cas de super-gonorrhée ont été détectés dans les régions de West Midlands (au centre du pays), de Londres et même du sud de l’Angleterre.
L'épidémie se développe chez les HSH
Si seulement 34 cas ont été officiellement confirmés en laboratoire, selon des informations révélées ce 17 avril par le Public Health England, une agence du ministère de la Santé britannique, il est fort probable que ces chiffres cachent une propagation plus grande. la gonorrhée peut être asymptomatique. Surtout, l’épidémie, qui a débuté au sein de couples hétérosexuels, semble se développer également chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Ce qui peut poser problème : « Ils ont tendance à diffuser plus rapidement les infections, tout simplement car ils changent de partenaires plus souvent », explique Peter Greenhouse, un consultant en sexologie interviewé par BBC News.
La gonorrhée est une infection qui peut causer infertilité, et expose également à un risque accru d’infection par le VIH
Comme toutes les infections sexuellement transmissibles, la prévention de la gonorrhée repose sur l’utilisation systématique de préservatifs (même pour la fellation). Il n’existe pas de vaccin.
Les cas de gonorrhée, mais aussi de syphilis et de chlamydioses, sont en augmentation croissante depuis quelques années dans le monde. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a ainsi récemment estimé que chaque jour près d'un million de personnes sont contaminées par une IST.