Jusqu’à maintenant, on attendait l’âge de six ans pour dire si un enfant souffrait d’hyperactivité et de trouble de l’attention. Or, l’Académie américaine de pédiatrie vient de se prononcer pour un dépistage plus précoce. Selon elle, toutes les études montrent qu’avant l’entrée à l’école, les médecins peuvent poser ce diagnostic. Bien sûr, c’est délicat, les psychiatres disent bien que la frontière entre le normal et le pathologique est ténue… mais c’est possible. Et cela vaut le coup car ce sont des enfants et des familles entières qui souffrent. Maintenant, tout n’est blanc ou noir. Comme le dit l’Académie américaine de pédiatrie, certains enfants présentent quelques traits typiques de l’hyperactivité mais pas tous. Et dans ce cas, il faut les suivre. Ce qui ne veut pas dire pour autant leur coller dès 4 ans une étiquette d’hyperactif, parce que c’est quand même dangereux.
Les psychiatres français le disent bien : une étiquette, il faut savoir la décoller. D’autant que certains enfants anormalement turbulents à 4 ans se calment vers 6 ans et n’évolueront pas vers l’hyperactivité. D’ailleurs entre 4 et 6 ans, il n’est pas recommandé d’avoir recours à des médicaments mais seulement à des thérapies comportementales.
Evidemment, ces recommandations américaines font écho à notre actualité française : le ministère de l’Education Nationale veut instaurer des évaluations pour tous les enfants de maternelle, dès 5 ans … On peut effectivement se demander si ces recommandations américaines ne donnent pas raison au ministère de l’Education Nationale, qui a été pourtant vivement critiqué. En fait le danger c'est de faire une utilisation politicienne de ces évaluations. Parce que si en évaluant les comportements des enfants de 5 ans, on espère repérer les délinquants de demain, on se trompe. Ce qui menace ces enfants, c’est avant tout l’échec scolaire. En revanche, il ne faut pas nier que certains enfants souffrent de troubles sévères dès 4 ans, et qu’il faut leur venir en aide, sans attendre…