En 2010, les Franciliens ont consacré 92 minutes par jour à leurs déplacements (voiture, transports collectifs, à pied, ...), c'est 9 minutes de plus qu’en 2001, selon la dernière étude de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme d'Île-de-France (IAU). Et si le travail reste le motif de déplacement le plus chronophage, ce sont les activités privées, notamment de loisir, qui expliquent cette augmentation.
Les habitants d'Île-de-France se déplacent majoritairement en transports collectifs. Ils y passent, en moyenne, 38 minutes quotidiennes. C'est 8 minutes de plus qu'en 2001 (+20 %) passées dans les bus, métro ou bus.
Jérémy Courel, un économètre chargé de l'étude, conclut que « les transports en commun occupent ainsi la première place devant la voiture en termes de temps passé à se déplacer, avec 41 % du budget-temps total, contre 36 % en voiture » pour les Parisiens. Un mode de vie qui a visiblement des conséquences plus ou moins bonnes sur la santé des habitants de la capitale.
Les lignes (de métro) bonnes pour la ligne
Celles-ci peuvent en effet être bénéfiques. Une étude anglaise publiée dans la revue The Lancet a montré récemment que les personnes qui se rendent au travail à pied ou à vélo ont, en moyenne, un Indice de Masse Corporelle (IMC) plus faible que celles qui prennent leur voiture. Mieux encore, les usagers des transports en commun seraient moins gras. Des résultats à se remémorer lorsque le métro est bondé par exemple...
Et pour oublier les odeurs et le bruits des couloirs de la RATP (1), d'autres données viennent encore confirmer les bienfaits des transports en commun. C'est le cas d'une étude menée à Osaka (Japon) qui a démontré, fin décembre 2015, que les personnes utilisant les transports collectifs sont en meilleure santé que celles qui se rendent au travail en vélo ou en marchant.
Ces derniers réduisent en effet leurs risques de souffrir de surpoids, d'hypertension, ou encore de diabète de 44 %, 27 % et 34 % respectivement, comparés aux autres. Les auteurs expliquent cela par le fait que ces personnes marchent davantage.
Instabilité conjuguale, burn-out...
Néanmoins, il faut souligner que le monde des transports en commun n'est pas une recette magique de bonne forme. Certains salariés peuvent, c'est vrai, y laisser leur santé. Les "grands mobiles", qui transitent 2 h par jour dans un train ou un bus pour se rendre à leur travail, seraient plus touchés par le stress, la fatigue, mais aussi le burn-out.
De plus, chez les femmes, les longs trajets sont responsables de davantage d'« instabilité conjugale » et d'une « plus faible fécondité », d'après une enquête menée en Europe.
Enfin, des relevés réalisés dans plusieurs villes de France montrent qu'une exposition aux particules fines est importante dans les métros. « Une situation à risques pour ceux qui y travaillent », a rappelé l'an dernier l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) dans un rapport.
(1) Régie autonome des transports parisiens