Éradiqué au début des années 1960, le moustique Aedes aegypti fait un retour remarqué au Chili. Alors que le continent américain fait face à une véritable épidémie de virus zika, ce culicidae, transmetteur de la maladie, n'était pas réapparu depuis plus de 50 ans dans ce pays, préservé par ses frontières naturelles qui sont : le désert d'Atacama, au nord, et la cordillère des Andes, à l'est. Le moustique est également transmetteur de la dengue et du chikungunya,
La ministre de la Santé chilienne, Carmen Castillo, a indiqué ce lundi que des scientifiques chiliens avaient identifié un spécimen à Arica, une ville portuaire située à 2 000 km au nord de la capitale Santiago.
« Il s'agit d'un Aedes aegypti, ce qui signifie que nous devons prendre davantage de précautions », a précisé la ministre à l'Agence France Presse (AFP). Elle a, par ailleurs, annoncé le déploiement d'un système d'alerte dans le nord du pays pour tenter d'identifier la présence d'autres spécimens.
Le Canada seul rescapé d'Amérique
Jusqu'à présent, le Chili était, avec le Canada, le seul pays du continent américain à être préservé de l'Aedes aegypti, un virus qui provoque la microcéphalie - développement insuffisant du crâne et du cerveau- chez les foetus.
Le pays avait cependant confirmé, en mars dernier, un premier cas de transmission du Zika par voie sexuelle tandis qu'une dizaine de personnes avaient été contaminées hors du pays.
Pour rappel, la maladie frappe surtout l'Amérique du sud, en particulier le Brésil où plus de 1,5 million de cas de Zika ont été dénombrés depuis le début de l'épidémie l'an dernier. Là-bas, des milliers de cas suspects de microcéphalie sont à l'étude actuellement. Heureusement, dans la plupart des cas, le Zika provoque seulement des symptômes bénins pouvant passer inaperçus.