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Nature Genetics

Sexualité : l'âge du premier rapport est influencé par les gènes

Par Anne-Laure Lebrun

Une analyse génétique menée chez près de 500 000 personnes montre qu'une trentaine de gène influenceraient l'âge du premier rapport sexuel, et du premier enfant. 

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La génétique serait-elle le chef d’orchestre de notre vie sexuelle et amoureuse ? A en croire une étude publiée ce lundi dans la revue scientifique Nature Genetics, une trentaine de gènes influenceraient l’âge des premières règles, du premier rapport sexuel et du premier enfant. Cette découverte suggère ainsi que les facteurs sociaux et familiaux, comme la pression des pairs, ne sont pas les seuls à influencer le déclenchement de la fonction reproductive chez l’humain.

Une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge (Grande-Bretagne) a analysé l’ADN d’environ 60 000 femmes et 66 000 hommes âgés de 40 à 69 ans. Ils ont alors identifié 38 variants génétiques associés à l’âge du premier rapport sexuel.

Pour confirmer cette association, les scientifiques ont recherché ces différences génétiques dans l’ADN de 380 000 personnes vivant en Islande et aux Etats-Unis. Grâce à cette analyse, ils ont découvert que ces variants génétiques influencent également l’âge du premier enfant, et le nombre d’enfant.


Comportement à risques

Ils ont aussi observé que plusieurs de ces variants sont localisés près de gènes impliqués dans le développement cérébral et la formation des connexions neuronales. « L’un d’eux est le variant CADM2, un gène qui contrôle les connexions entre les neurones et l’activité cérébrale, explique le Dr John Perry, responsable de ces travaux. Nous avons découvert qu’il était associé à des comportements de prise de risques, un âge précoce du premier rapport sexuel et un nombre élevé d’enfants ».

Par ailleurs, les chercheurs soulignent que certains de ces gènes sont liés à l’apparition précoce des premières règles. Lors de travaux précédents, ils avaient montré qu’une puberté précoce était liée à un risque accru de cancers, de maladies cardiovasculaires ou de diabète. « Nous avions déjà mis en évidence qu’une puberté précoce et une croissance rapide affectent négativement la santé à l’âge adulte, relève le Dr Ken Ong, pédiatre et auteur de l’étude. Mais aujourd’hui nous montrons que ces mêmes facteurs génétiques ont des effets néfastes à un jeune âge, et mènent à une initiation sexuelle précoce et un niveau d’instruction faible. »

Les chercheurs espèrent que ces résultats permettront de mieux identifier les jeunes gens enclins à se livrer à des comportements à risques, et ainsi de mieux les aider à adopter des comportements plus sains.