Un taux record dans la lutte contre le cancer. Les nouvelles radiothérapies sont extrêmement efficaces pour traiter les cancers de la prostate. La radiothérapie stéréotaxique (SBRT), une technique utilisant plusieurs faisceaux très précis et puissants, dirigés par imagerie 3D, montre des signes exceptionnels de réussite. D’après une étude réalisée à l’université du Texas Southwestern (Etats-Unis) et publiée dans l’European Journal of Cancer, elle serait efficace à 98,6 % à cinq ans.
L’étude a réuni 91 patients souffrant d’un cancer de la prostate au stade I ou II, soit encore relativement précoce. Après traitement et un suivi de 5 ans, un seul parmi eux a fait une rechute.
« Le taux de guérison est impressionnant par rapport aux résultats à cinq ans des autres méthodes comme la chirurgie ou la radiothérapie conventionnelle, qui oscillent entre 80 et 90 % de réussite, explique le Dr Raquibul Hannan, auteur principal de l’étude. Nous avons maintenant à disposition un traitement pour le cancer de la prostate plus puissant, plus efficace et complètement non-invasif. »
Gagnant sur tous les points
Les avantages de cette méthode ne s’arrêtent pas là. Les chercheurs rapportent que ces résultats n’ont été obtenus qu’après seulement cinq séances. En comparaison, une radiothérapie classique peut en nécessiter entre 40 et 45, sur deux mois. Un avantage non négligeable pour les patients qui devaient auparavant se déplacer cinq fois par semaine, parfois loin de chez eux.
Ils apprécieront aussi la réduction des effets secondaires associés. « La plus-value n’est pas négligeable, explique à pourquoidocteur le Pr Michael Peyromaure, urologue à l’hôpital Cochin à Paris. La meilleure direction des faisceaux atténue les risques associés aux traitements. On note moins d’atteinte des nerfs érectiles, donc moins de dysfonctionnements, moins de lésions au niveau du rectum ou de la vessie. »
« Avec d’autres techniques comme les traitements focaux par laser ou la congélation, la radiothérapie focalisée sous imagerie propose de belles perspectives », poursuit-il. En France, la technique est pourtant encore limitée à certains centres experts, en grande partie à cause du coût des installations. Mais elle est amenée à se développer.