La pénurie de vaccins antituberculeux se poursuit, et les autorités sanitaires s’organisent. Face au manque de doses de BCG disponibles, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a défini des priorités de vaccinations. Au premier niveau, les nouveaux-nés à Mayotte, ou en Guyane, doivent être immunisés avant leur sortie de maternité.
A leurs côtés figurent aussi « les enfants de moins de 5 ans ayant un facteur de risque de tuberculose identifié », sur tout le territoire français. Pour les moins de trois mois, aucun test préalable n’est requis. Ensuite, les enfants jusqu’à 5 ans qui habitent en Ile-de-France sont concernés au 2e niveau de priorité, car la région est particulièrement touchée par la tuberculose.
Enfin, le HSCP recommande dans un troisième temps de vacciner les enfants âgés de 5 à 15 ans qui présentent un risque de contamination. Un test tuberculinique devra au préalable être réalisé, et les enfants seront vaccinés en cas de retour négatif.
Pas de vaccination individuelle
L’instance rappelle aussi qu’en période de pénurie, les professionnels de santé ne sont pas considérés comme prioritaires, et confirme ainsi ses recommandations datant de 2010, qui lèvent leur obligation de vaccination contre la tuberculose.
Le peu de vaccins disponibles sera distribué en priorité aux structures qui pratiquent les vaccinations de groupe. Les centres de protection maternelle et infantile (PMI), les centres de lutte antituberculeuse (CLAT), les centres de vaccination et les maternités seront privilégiées pour la distribution des doses. Si des médecins généralistes souhaitent immuniser leurs patients, ils peuvent organiser des séances groupées, sous réserve de pouvoir garantir d’éventuels problèmes de chaîne du froid et de stockage.
Une pénurie qui dure
L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait annoncé le 30 mars dernier une pénurie du BCG SSI de Sanofi-Pasteur. En remplacement, le laboratoire distribue des doses d’un vaccin du laboratoire polonais Biomed-Lublin« de façon transitoire et exceptionnelle ».
La pénurie s’explique par l’augmentation de la demande mondiale de vaccins, et la France n’est pas un territoire à risque pour la tuberculose. Ce n’est pas la première fois que le marché est en manque. En novembre 2014, le laboratoire français avait annoncé une pénurie qui s’est effectivement prolongée pendant plusieurs mois en 2015. Daniel Floret, directeur du comité technique des vaccinations au HCSP, avait alors affirmé que « ces ruptures de stocks sont toujours gênantes mais pas dramatiques ».