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Dans les Cévennes

Epilepsie : une petite fille de deux ans exclue de sa crèche

Par Caroline Delavault

La petite Rose, 2 ans, vient d’être exclue de sa crèche à cause de son épilepsie. Ses parents ont porté plainte.

Pix5/Paha_L
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La polémique secoue les Cévennes. A deux ans, la petite Rose est exclue de sa crèche. La raison : elle souffre d’épilepsie. Le personnel de la crèche de Meyrannes, dans les Cévènes, ne serait pas assez « compétent » pour accueillir et prendre en charge la petite fille. Pour les parents, c’est un scandale, et pour l’établissement, une mesure de sécurité justifiée.

Comme l’explique le journal Objectif Gard, l’épilepsie de la petite Rose se manifeste lorsqu’elle est malade ou qu’elle est fiévreuse. « Ce n'est pas un cas grave. Quand Rose n'est pas malade, elle ne fait aucune crise », explique sa mère au journal. Afin d’éviter toute manifestation épileptique, elle doit prendre des médicaments matin et soir. Et dans le cas d’une crise convulsive, un traitement d’appoint lui est administré. « On appuie simplement sur un piston. Il peut être administré par n'importe qui », soutient sa mère. Pour elle, la présumée incompétence du personnel est difficile à croire

Une exclusion incomprise

En janvier 2016, la petite Rose fait pour la première fois une crise épileptique à la crèche. La mère raconte que le personnel l’aurait prise en charge sans difficulté. La directrice de l’établissement, ancienne infirmière, était même présente au moment de la crise. Malheureusement, lorsque cette dernière quitte son poste, une autre éducatrice prend sa place et conseille aux parents de placer leur fille dans un institut.
Quelques jours plus tard, les parents reçoivent un mail inattendu. Dans celui-ci, la direction de la crèche les prévient que leur fille est exclue de l’établissement. Olivier Martin, président de la communauté de communes Cèze-Cévennes, explique que « la nouvelle directrice ne s'est pas sentie capable d'assumer ce problème, n'étant pas infirmière. Il faut administrer le médicament au bébé dans la minute qui suit, c'est une grande responsabilité, explique t-il. De toutes façons, il n'y a pas à tergiverser sur ce point : l'administration d'un médicament par un non-soignant est interdite par la loi.».

Les parents portent plainte

Pour les parents, cette justification ne tient pas débout. Ils crient au scandale. Dans la foulée, ils portent plainte contre la crèche pour discrimination. Olivier Martin dément tout acte discriminatoire : « Ce n'est pas de gaieté de cœur que l'on dit non à des parents. La directrice ne s'est pas sentie face à la situation. C'était peut-être discriminatoire pour eux, mais pas au sens de la loi », défend-il dans les colonnes du journal. Pour la mère, le bébé « a besoin d'être au contact d'autres enfants pour son développement cognitif. Les neurologues le recommandent dans son dossier ».
L’audience se tiendra à Alès à l’automne prochain.
Pour le moment, la petite Rose devrait être accueillie dans une autre crèche pourvue d’un personnel médical. Mais faute de place, la jeune fille est pour le moment gardée par son père.