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Décision de justice

Etat d’urgence : les zones fumeurs dans les lycées sont illégales

Par la rédaction

Malgré la menace terroriste, les lycées n’ont pas le droit de créer des zones fumeurs dans les cours de récréation, a jugé le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.

pix5/michaeljung

Etat d’urgence ou pas, les zones fumeurs dans les lycées, c’est non. Voici la réponse de la justice, saisie le 29 mars dernier par deux associations anti-tabac pour contester la création de zones fumeurs à l’intérieur des lycées.

Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise se prononçait sur le cas du lycée Paul-Lapie de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Son proviseur a en effet choisi de laisser les lycéens fumer dans l’enceinte de l’établissement pour éviter les attroupements à l’extérieur, dans un contexte d’état d’urgence et de menace d’attentat.

« Protocole de confinement »

L’argument n’a toutefois pas convaincu les juges, qui ont suspendu ce jeudi en référé la décision du chef d’établissement. Dans une ordonnance relayée par l’AFP, le tribunal demande au proviseur « d'assurer le respect des dispositions du Code de la santé publique interdisant de fumer dans les établissements scolaires ».

Dans un communiqué, la ministre de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, « prend acte de la décision (…) qui va dans le sens de ses propos récents réaffirmant que la loi du 10 janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, dite « loi Evin », doit s’appliquer dans les lieux scolaires et de formation, qui doivent être des lieux d’exemplarité, de prévention et d’éducation à la santé ».

En effet, la ministre s’était opposée à la création de ces zones fumeurs exceptionnelles. Dans un point presse, lors d'un déplacement en Meurthe-et-Moselle, Najat Vallaud-Belkacem a expliqué que les jeunes fumeurs pourront bien sortir pour consommer du tabac, mais qu’en cas de « menace imminente » pour la sécurité des élèves, un « protocole de confinement » sera appliqué et les élèves ne pourront pas fumer.

« C'est la confirmation de l'illégalité de toutes les zones fumeurs dans les lycées, y compris dans les espaces non clos », a réagi Stephen Lequet, responsable au sein de l’une des deux associations plaignantes, qui estime qu’« un lycée sur deux » serait concerné par la création de ces zones fumeurs « illégales ».