La Rosp fonctionne bien. Tel est en tout cas le constat de l’Assurance-Maladie (CNAM), qui réalise un bilan de la Rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp), quatre années après sa mise en place.
Dans un communiqué, la CNAM se félicite de « l’intérêt » manifesté par les 110 000 médecins libéraux éligibles au dispositif. Introduite par la convention médicale de juillet 2011, la Rosp permet aux professionnels de diversifier leur mode de rémunération, calculée en fonction du respect d’objectifs de santé publique.
Modernisation des pratiques
La Rosp se fonde sur trois axes : la qualité des soins aux patients chroniques et la prévention ; l’efficience des prescriptions ; la modernité des conditions d’exercice. « Elle est évaluée annuellement pour les médecins traitants, les cardiologues et les gastroentérologues », précise l’Assurance Maladie.
Entre 2011 et 2015, la Rosp aurait donc permis d’améliorer la prise en charge des malades chroniques. Les prescriptions seraient plus pertinentes et efficientes, « au service de la maitrise des dépenses de santé ». De plus, « elle a agi comme levier de modernisation du cabinet médical, pour le bénéfice des patients », note encore la CNAM.
Ainsi, le taux d’atteinte des objectifs, pour les généralistes et les spécialistes, est passé de 52,9 % à 68,3 % entre 2012 et 2015 (+ 15,4 points). « Seul bémol, les indicateurs du volet prévention ne progressent pas ».
4514 euros annuels
Selon une étude menée par l’institut BVA en 2015 et citée par l’Assurance Maladie, une majorité significative et croissante de médecins reconnaît désormais à ce dispositif conventionnel « un impact réel sur l’évolution de leurs pratiques ».
Dans le détail, les médecins interrogés sont 86 % à déclarer avoir optimisé leurs prescriptions avec le recours à des médicaments génériques (contre 77 % en 2013). Par ailleurs, 88 % déclarent avoir modernisé leur cabinet, avec la tenue de dossiers médicaux informatisés et l'utilisation des télé-services de l'Assurance Maladie.
Les progrès observés en matière de prescription d’antibiotiques sont également très encourageants avec une baisse de 6,1 points constatée depuis 2011. Pour l’année 2015, cette progression représente environ 1 805 000 prescriptions évitées.
Pour les médecins, cette amélioration des pratiques s’est accompagnée d’un complément de rémunération annuel non négligeable, et « en progression au fil des années ». Ainsi, en 2015, 4 514 euros annuels (6 402 euros pour les généralistes) ont été versés en moyenne aux 89 489 médecins concernés (contre 4 215 euros en 2014, soit + 7,1 % par rapport à 2014).