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Chiffre stable depuis dix ans

Deux Françaises sur trois allaitent à la naissance

Par Jonathan Herchkovitch

Deux nouveaux-nés sur trois sont allaités à la naissance en France, d’après une enquête de la DREES.

Mothering Touch/Flickr

Les chiffres de l’allaitement sont stables en France. Malgré le nombre croissant des bienfaits pour l’enfant et la mère qui lui sont prêtés, ils ne montent pas. D’après les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), deux femmes sur trois allaitent à la naissance.

Les statistiques de la DREES concernent les bébés nés en 2013. De 66 % à la naissance, le taux d’allaitement baisse rapidement, et 10 % des mères l’interrompent dès la première semaine. Il n’est plus que de 40 % dès la 11e semaine, et de 30 % après 4 mois. A 6 mois, seulement 18 % des mères continuent d’allaiter leur enfant.

Les femmes de 30 ans les plus assidues

Dans le palmarès des régions françaises qui pratiquent le plus l’allaitement à la naissance figurent l'Ile-de-France, la Franche-Comté, Rhône Alpes et les DOM-ROM, avec une moyenne de 85%.

 

Sur le plan socio-économique, ce sont les femmes de plus de 30 ans, diplômées ou de catégories socioprofessionnelles supérieures qui sont les plus susceptibles de le pratiquer. Avec les femmes inactives, elles sont aussi celles à allaiter le plus longtemps.

Bon pour la mère et l’enfant

De nombreuses études montrent que l’allaitement protège l’enfant des infections gastro-intestinales et, dans une moindre mesure, des infections ORL et respiratoires. Ses bénéfices pour le développement cognitif et son rôle dans la prévention de l’asthme, des maladies allergiques et du diabète sont généralement reconnus.

De plus en plus d’études montrent aussi les bienfaits pour la mère. Le fait d’allaiter constituerait un facteur protecteur des cancers du sein, de l’ovaire, mais aussi de l’ostéoporose. Il réduit, en outre, les risques d’hémorragie du post-partum et serait susceptible d’accélérer le retour au poids initial de la mère après la naissance.

Le ministère de la Santé en veut plus

Pour toutes ces raisons, les autorités sanitaires françaises, à travers le Programme national nutrition santé (Manger bouger), recommandent l’allaitement « de façon exclusive jusqu’à 6 mois, et au moins jusqu’à 4 mois pour un bénéfice santé ». Un chiffre qui a pourtant du mal à décoller. En forte hausse dans les années 1990, il est stable depuis une dizaine d’années, rappelle la DREES. Il reste ainsi l’un des taux les plus faibles en Europe.

En comparaison, plus de la moitié des femmes américaines allaitent au moins 6 mois, et elles sont encore un tiers après un an. Des chiffres en nette hausse depuis 2002.