La déconvenue est sévère pour Dominique Marchal. Cet agriculteur de 58 ans atteint d’une maladie du sang demandait à l’Etat une indemnisation. Il impute sa pathologie à une exposition aux pesticides. La Cour d’appel de Metz (Meurthe-et-Moselle) a jugé sa demande non recevable.
Le benzène écarté
Voilà 14 ans que Dominique Marchal bataille afin que l’Etat reconnaisse le lien entre les pesticides et son syndrome myélo-prolifératif. Il a financé lui-même les analyses afin de détailler le contenu des produits qu’il avait utilisés. Le travail a payé puisqu’en 2006, la Sécurité sociale a reconnu sa pathologie comme « maladie professionnelle ».
Mais la Cour d’appel de Metz estime que les preuves ne sont pas suffisantes pour établir le lien entre le benzène, mis en cause par Dominique Marchal, et sa maladie. L’agriculteur lorrain réfléchit à un pourvoi en cassation. Même s’il ne choisit pas cette option, le combat n’est pas fini. Avec Paul François, président de l’association Phytovictimes, l’homme réclame la mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes des pesticides.
Agir sur l’Europe
Le problème s’étend en effet à l’ensemble du territoire, au vu de la carte révélée par l’association Générations Futures. Celle-ci a lancé une coordination nationale qui devrait permettre de peser davantage dans la prise de décision politique. L’objectif est d’imposer des mesures plus favorables à l’environnement et aux riverains, notamment la promotion d’une agriculture sans pesticides aux abords des domiciles privés et des lieux qui accueillent des populations vulnérables (écoles, hôpitaux, EHPAD…).
« Nous voulons également porter ces voix au niveau européen, où tout se joue sur les pesticides puisque c’est là que les règles se décident », a souligné récemment François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
Source : Victimes des pesticides