Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette alarme. Dans son dernier rapport (*), l'ONG alerte sur le manque de traitements antirétroviraux (ARV), indiqués chez les personnes atteintes du VIH, dans les pays d’Afrique occidentale et centrale. L’association dénonce le délaissement subi par cette région africaine. Selon eux, « en se concentrant sur les pays où la prévalence du VIH est la plus élevée (…) la communauté internationale risque de pas accorder l’attention necéssaire aux régions où un grand nombre de patients n’a toujours pas accès au traitement ». MSF appelle à la mobilisation humanitaire et sanitaire internationale.
Urgence humanitaire
Selon le Dr Eric Goemaere, référent VIH pour l’association, « les besoins restent énormes » dans ces régions, « où trois personnes sur quatre n’ont toujours pas accès aux traitements contre le VIH, soit cinq millions de personnes ». D’ici 2020, MSF tient à fournir un traitement antirétroviral à quinze millions de personnes atteintes du sida dans le monde. Et selon l'ONG, « un tiers d’entre elles se trouvent dans cette région centrale et occidentale de l'Afrique ». Le Dr Eric Goemaere souligne que « laisser la maladie continuer sa propagation meurtrière en Afrique occidentale et centrale serait une grave faute stratégique ». Ceci pourrait en effet compromettre le combat international contre le sida.
9 enfants sur 10 n’ont pas accès au traitement
Comme le chiffre le rapport, « le taux de prévalence du VIH dans la région d’Afrique occidentale et centrale est relativement faible ». 2,3 % de la population serait infectée par le virus. Néanmoins, ce taux est trois fois supérieur aux taux mondial de 0,8 %. De plus, « 21 % des personnes qui contractent le virus chaque année, et près de la moitié des enfants nés contaminés, vivent dans cette région ». 9 enfants sur 10 n’ont pas accès aux traitements. Le déploiement urgent de moyen médicaux semble être indispensable au regard de la présence du virus.
Pour l’association, la « stigmatisation », les ruptures de stocks, les coûts trop élevés et la lenteur des services constituent des obstacles à l’accès au soins. Dans son rapport, MSF propose des alternatives et un programme pour palier le manque de soins dans cette région africaine. « Nous avons une opportunité unique de combler le manque de traitements en Afrique (…) nous ne devons pas la laisser passer (…). Si la communauté internationale tient vraiment à vaincre le Sida, elle doit élargir la portée du programme », déclare dans un communiqué le Dr Mit Philips, conseillère en politiques de santé à MSF.
(*) « Le Prix de l’oubli - Des millions de personnes en Afrique occidentale et centrale restent en marge de la lutte mondiale contre le VIH »