Lorsqu’on s’intéresse aux liens entre une mère et son jeune enfant, il semblerait que la carotte marche mieux que le bâton. Chez les enfants de 3 à 5 ans, les encouragements sont bien plus productifs que les remontrances ou la menace, d’après une étude de l’école de médecine de l’université de Washington, publiée dans PNAS. Les petits choyés développent de meilleures qualités d’apprentissage et de mémoire, et sont moins sujets au stress plus tard dans leur vie.
Les chercheurs ont observé les interactions de 127 couples mère-enfant. La mère devait remplir une tâche demandant de l’attention alors que le bébé recevait un cadeau qu’il n’avait pas le droit d’ouvrir. En fonction de la capacité parentale à gérer la tâche et à rassurer l’enfant un peu stressé par cette situation frustrante (impuissance face au cadeau, et une mère occupée), ils les ont catégorisés selon le support et le niveau d’attention et d’encouragements fournis.
L’hippocampe, centre du développement
En observant l’évolution des scanners cérébraux des enfants jusqu’à leur adolescence, ils ont remarqué que l’hippocampe des enfants les plus encouragés se développait plus que celui des autres. Il croît deux fois plus rapidement.
L’âge des participants est aussi primordial. C’est dans cette période de leur développement, lorsqu’ils sont âgés de 3 à 5 ans, que l’impact est le plus important. Chez les enfants un peu plus âgés, la corrélation est moins significative.
« L’étude suggère qu’il existe une période particulière durant laquelle le cerveau répond plus au soutien maternel, explique l’auteur principale de l’étude, le Dr Joan Luby, pédopsychiatre de l’université de Washington. Nous pensons que cela est dû à une plasticité accrue du cerveau lorsque les enfants sont jeunes, ce qui implique qu’ils sont plus affectés par les expériences les plus précoces. Il est donc vital que les enfants reçoivent support et encouragements pendant cette période. »