Plus fragiles mais pas toxiques. C’est le constat que dressent les chirurgiens français sur les prothèses PIP un an après la mise à jour de ce scandale. Deux études présentées au congrès de la Société française de sénologie et que rapporte Delphine Chayet dans le Figaro, attestent de ces nouvelles plutôt rassurantes.
Dans la première étude réalisée à l’Institut du sein à Paris, l’analyse a porté sur 770 prothèses implantées entre 2000 et 2009. Sur les 375 retirées, « aucun cas de cancer n’a été observé chez les femmes implantées pour des raisons esthétiques, résume le Dr Krishna Clough, chirurgien, et le taux de récidive n’est pas augmenté de manière suspecte dans les cas de reconstruction mammaire après un cancer ».
En revanche, le taux de rupture est quatre fois plus élevé qu’avec une prothèse d’un autre type (13%). Des résultats qui corroborent ceux d’études internationales, précise la journaliste, faisant état de taux de rupture allant de 20% à 35% après dix ans d’implantation.
La seconde étude relève un cas de cancer chez une patiente implantée pour une reconstruction après tumeur.
Selon les derniers chiffres de l’Agence de sécurité du médicament, sur les 30 000 Françaises porteuses de prothèses PIP, 30% (9361) ont opté pour un retrait à titre préventif. Et là encore, même constat : un nombre élevé de ruptures (plus de 3000). Mais à la différence de la seconde étude présentée au congrès, les médecins ont constaté plusieurs réactions inflammatoires. Des évènements indésirables fréquents et précoces qui, justifient, selon l’Agence, le maintien de la politique d’explantation préventive des prothèses défectueuses.
Un programme suivi par de nombreux pays, rappelle le Figaro, mais qui, d’après, le Dr Krishna Clough, a suscité beaucoup d’inquiétude chez les patientes. Certaines qui avaient procédé à une reconstruction mammaire après un cancer ne souhaitaient pas subir une nouvelle intervention. D’autres, implantées pour des raisons esthétiques, n’en avaient pas les moyens.