Onze vies, et peut-être davantage. Voilà ce qu’ont coûté, à ce jour, les chantiers des Jeux Olympiques de Rio. Depuis 2013 et le début des travaux, onze ouvriers sont morts en construisant les infrastructures qui accueilleront les touristes du monde entier cet été, alerte l’inspection du travail de l’Etat régional de Rio. Cela représente une équipe de foot.
« Course contre la montre »
Les inspecteurs veulent « attirer l’attention pour sensibiliser les autorités sur la sécurité au travail et éviter de nouveaux accidents ». « Tout vient du manque de planification, sans doute. Et de la course contre la montre », a déclaré Elaine Castilho, responsable de l’audit sur les travaux olympiques, cité par l’AFP.
De fait, certains chantiers ont pris du retard, comme le vélodrome ou encore la nouvelle ligne du métro, qui doit relier le quartier touristique d’Ipanema (zone sud) à celui de Barra da Tijuca (zone ouest), futur centre névralgique des JO 2016. Cette ligne, censée être inaugurée en juillet, génère le scepticisme général. Trois ouvriers y ont déjà perdu la vie. L’un a eu le crâne écrasé par un camion, un autre a chuté d’un escalier et le troisième a été fouetté par un tuyau contenant de l’air comprimé.
Or, l’accélération de la cadence pourrait faire de nouvelles victimes, craint l’inspection du travail, qui a obtenu la suspension de certains travaux, comme sur le chantier du vélodrome olympique, où « une série de problèmes » ont été constatés, notamment sur les ceintures de sécurité et l’équipement électrique.
Zéro morts à Londres
« Il y avait eu huit morts lors des travaux du Mondial 2014 de football, mais dans tout le Brésil ; et à Rio seulement nous avons eu onze morts », a encore souligné l’inspection du travail. Pour les travaux des JO 2012 de Londres, aucun mort n’a été déploré.
Cette annonce survient à quelques jours de la Journée Mondiale de la sécurité et santé au travail. Selon un rapport de 2010 de l’OIT (Organisation internationale du travail), 6 300 personnes meurent tous les jours dans le monde en raison d’un accident ou d’une maladie liée à son emploi. Soit un mort pour le travail toutes les quinze secondes.