La gastroentérite aiguë est une infection digestive avec inflammation de la paroi de l’intestin. Elle est responsable de nausées, de vomissements, de douleurs abdominales, de diarrhées, mais surtout de beaucoup de morts dans le monde.
Les norovirus, responsables des gastro-entérites, touchent ainsi près de 700 millions de personnes. Ils entrainent 219 000 décès chaque année dans le monde, essentiellement dans les pays les moins développés. Ce bilan humain très lourd s'accompagne bien évidemment d'une ardoise très salée.
L'addition est estimée à 60,4 milliards de dollars, selon une étude de la faculté de médecine Johns Hopkins, à Baltimore, publiée le 26 avril dans la revue Plos One.
Soit quelque 4,2 milliards de dollars environ de coûts en soins médicaux et 60,3 milliards en perte de productivité chaque année, précisent ces chercheurs qui pour la première fois ont chiffré le fardeau économique de cette infection. « On entend surtout parler de ces virus quand il y a des flambées de gastro-entérites sur des bateaux de croisière ou liées à un restaurant mais ces agents infectieux sont partout... et personne n'est immunisé », a expliqué le Dr Sarah Bartsch, principale auteure des travaux.
Pas de vaccin, ni d'antiviral
Le modèle mathématique créé par les scientifiques américains repose sur 233 pays, régions ou territoires pour lesquels les Nations unies disposent de données sur la population. L'objectif de ces travaux était de mobiliser l'attention des autorités et du public pour pouvoir mieux combattre ce virus, contre lequel il n'existe encore ni antiviral ni vaccin. « En comparaison, le fardeau économique du rotavirus, responsable de diarrhée mortelle chez des enfants en bas âge mais sans danger au-delà de cinq ans, était estimé à deux milliards par an avant la mise au point d'un vaccin efficace », indiquent les chercheurs.
Le Dr Bruce Lee, co-auteur de l'étude, conclut : « Les coûts liés au norovirus sont élevés, plus élevés que pour de nombreuses maladies dont celles provoquées par les rotavirus, qui ont attiré beaucoup plus d'attention. Nos recherches présentent un argument économique pour accorder une plus grande attention aux infections à norovirus qui ont été ignorées trop longtemps ».