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Phénoxyéthanol

Lingettes de bébés: l'Ansm agite le principe de précaution

Par Philippe Berrebi

Si l'Agence du médicament déconseille l'usage de lingettes de bébés contenant ce conservateur chimique, elle précise qu'il n'y a pas d'inquiétude mais juste une interrogation. 

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Pour préciser son évaluation réalisée en juin dernier et médiatisée récemment, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) a recommandé ce vendredi "à titre de précaution" de ne pas utiliser des lingettes destinées au siège pour les bébés contenant du phénoxyéthanol (nom de code de EGphE). "Il n'y pas d'éléments d'inquiétude mais juste une interrogation" faute de "données suffisantes" sur le degré d'absorption par la peau des bébés de cet éther de glycol mais pouvant être toxique pour le sang et le foie, selon Brigitte Heuls, directrice des dispositifs médicaux thérapeutiques et cosmétiques de l'ANSM.
Dans son évaluation, l'Agence préconise également une restriction du phénoxyéthanol à 0,4% dans tous les autres produits cosmétiques destinés aux enfants contre les 1% actuellement. L'Ansm a d'ailleurs transmettre  son rapport à la Commission européenne en vue d'une évaluation communautaire.

Présent dans  dans les produits dermatologiques comme les crèmes pour la peau et les crèmes solaires, ce conservateur est absorbé par voie orale (dentifrices) et cutanée. Il est métabolisé, principalement par le foie, et est éliminé esssentiellement dans les urines.
Le phénoxyéthanol fait partie de la famille des éthers de glycol. Ces substances chimiques présentent des propriétés remarquables. Elle sont miscibles dans l'eau et le graisses et permettent aussi de mélanger des produits non miscibles.  Elles sont peu volatiles et odorantes.Dans les années 70, les éthers de glycol ont remplacé certains solvants inflammables et neurotoxiques et ont envahi notre vie quotidienne: produiits ménagers, peintures murales, désodorisants, médicaments,etc...
Mais ces substances sont, depuis les années 2000, sous surveillance. Des effets toxiques pour la reproduction ont été démontrés chez l'animal et restent probables pour l'espèce humaine.