Depuis sa première diffusion le 13 avril dernier sur la chaine Internet YouTube qui porte le même nom, l'émission Recettes pompettes crée la polémique. Les Agences luttant contre l’alcoolisme et le ministère de la Santé se sont en effet insurgés contre la diffusion de ce programme de cuisine incitant les invités à s’alcooliser pendant qu'ils manient couteaux et casseroles.
Mais ce jeudi, l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) a décidé de ne pas en rester là. Suite à la deuxième émission de Recettes Pompettes, qui a reçu comme candidat à l'ivresse Antoine de Caunes, ses militants écrivent : « l'émission est constante dans sa stupidité » Mais pour eux, le concept va encore plus loin cette fois-ci. Ils reprochent aux protagonistes de ne plus s'embarrasser du « paravent culinaire ».
L'ANPAA veut que loi Evin s'applique au web
Il font en effet remarquer que le plat terminé est immangeable, l'animateur Poulpe et l'invité de Caunes n'hésitant même plus à le recracher avant de quitter l'écran. « "Faire la cuisine, Boire de l'alcool" se réduit de plus en plus à son noyau essentiel "Boire de l'alcool" », déplorent-ils.
Le communiqué se poursuit ensuite avec une attaque en règle contre les parlementaires français qui se sont opposés en 2009 à toute mesure d'encadrement du web. L'ANPPA les invite aujourd'hui à constater « le résultat de leur complaisance ». « Recettes Pompettes démontre à l'évidence la nécessité d'une application de la loi Evin sur le web », estime l'association. Une demande partagée par la Fédération addiction qui écrit la même chose dans un communiqué.
En attendant, l'ANPAA a décidé de saisir la justice et réclame que le gouvernement saisisse le Parlement pour mettre fin à ces incitations à l'ivresse et ces dérives dangereuses, voire mortelles. L'ANPAA publie également un dossier complet sur ce sujet à retrouver sur le site de l’ANPAA : http://www.anpaa.asso.fr/lanpaa/actualites/alcool/786-recettes-pompettes-pochade-ou-incitationa-l-ivresse.
Dedans, elle rappelle par exemple que la consommation d'alcool cause chaque année la mort de 50 000 personnes et représente la moitié de la délinquance routière. Elle est, par ailleurs, impliquée dans 200 000 faits de violences générales.