Ce sont 7 000 femmes qui, cet après-midi à 14 h, vont avoir les yeux rivés sur le palais de justice d’Aix-en-Provence. Toutes se sont portées partie civile dans l’affaire des prothèses mammaires défectueuses. La Cour d’Appel doit, en effet, rendre sa décision concernant Jean-Claude Mas, fondateur de la société PIP, qui a mis en circulation pendant des années des implants contenant un gel dangereux.
L’homme de 76 ans avait été condamné en première instance en 2013 à 4 ans de prison ferme pour fraude, rappelle le quotidien Ouest-France. Une amende de 75 000 euros avait également été requise par l’avocat général, ainsi qu’une interdiction d’exercer toute activité dans ce domaine.
Depuis, 18 000 femmes ont dû se faire retirer leurs prothèses, à la suite de rupture de la poche, pour certaines d’entre elles.
Il faut dire que cet ancien épicier utilisait un gel en silicone fabriqué à partir d’huile industrielle, souligne le quotidien. « Le meilleur du monde », plaidait-il à la barre, en omettant de mentionner que la matière première était non conforme et non testée et que les compositions variaient d’un lot à l’autre.
Certes, le gel de la société Mas était sept fois moins cher à produire que les autres, mais les prothèses craquaient beaucoup plus souvent.
C’est en 2010 que les autorités sanitaires ont découvert l’escroquerie. Pour de nombreuses femmes implantées, c’est une « bombe à retardement », qui s’est alors actionnée dans leur corps.