Les kilos s’envolent, les soucis avec. Des chercheurs américains témoignent de l’amélioration significative de la qualité de vie des patients qui ont bénéficié d’une chirurgie de l’obésité. Ce bénéfice s’observe sur une très longue durée puisque leur étude, parue dans Bariatric Surgical Pratice and Patient Care, a été menée 12 à 14 ans après l’intervention. C’est la première fois qu’un tel suivi est réalisé.
Une perte de poids considérable
Pour cela, les auteurs ont envoyé un questionnaire d’évaluation physique et psychologique à toutes les personnes prises en charges dans une même clinique au cours des 15 dernières années. 136 d’entre elles avaient subi une dérivation bilio-pancréatique. Cette technique, relativement peu pratiquée, est réservée aux obésités morbides – en France lorsque l’IMC dépasse 50 kg/m2. Elle reste toutefois très efficace puisqu’on attend un amaigrissement de l’ordre de 75 à 80 % de l’excès de poids, et ce de manière durable.
27 patients ont accepté de répondre à ce questionnaire. Le taux de réponse est donc de 20 % « ce qui, 14 ans après la chirurgie, est remarquable », soulignent les chercheurs. En effet, de nombreux patients sont perdus de vue après la chirurgie.
Un défi pour les médecins
Ces réponses ont permis aux chercheurs d’observer l’impact de la chirurgie bariatrique sur la qualité de vie des patients. Pour cela, ils ont comparé les résultats avec la population d’un Etat voisin à l’IMC comparable avant la chirurgie. La dérivation bilio-pancréatique améliore le bien-être physique et mental de manière considérable. Cela suggère un progrès notable de la qualité de vie, à tel point qu’elle revient à un niveau équivalent à celui de la population générale.
C’est la première fois qu’un suivi sur une telle durée est réalisé. Il y a donc de quoi se réjouir. Mais selon l’aveu même des auteurs, cela pose une difficulté majeure dans le cadre de travaux scientifiques pour plusieurs raisons. D’abord, le suivi des patients plus d’une décennie après l’intervention « représente un défi ». Ensuite, établir un lien direct avec la qualité de vie se complique avec les années.
Voilà qui pourrait expliquer pourquoi la littérature reste rare dans ce domaine. Mais pour Edward Lin, rédacteur en chef du journal, cette étude « unique en son genre » présente un réel intérêt car elle décrit l’impact à long terme d’une chirurgie encore peu pratiquée. « Afin de savoir si une opération se déroule bien, il ne suffit pas de surveiller les patients à 30 jours, rappelle-t-il dans un éditorial associé. Le suivi rapporté ici est un exemple d’excellence. »