En France, l’asthme est à l’origine d’environ 500 000 hospitalisations, et de 1 000 à 1 500 décès par an. Le nombre de cas augmente, selon les spécialistes, notamment en raison de notre mode de vie. La journée mondiale de l’asthme de ce mardi est l’occasion de rappeler les causes et les symptômes de cette maladie qui peut paraître banale, mais qui n’est pas toujours bien connue.
Quels sont les symptômes de l’asthme ?
L’asthme est une maladie chronique qui se caractérise par une inflammation des bronches, et qui se traduit par une hyperréactivité de leur paroi musculaire. Ces contractions, associées à un œdème inflammatoire de la muqueuse qui tapisse l’intérieur de la bronche, aboutissent à une réduction de son calibre. L’air va rentrer, et surtout sortir, plus difficilement et en sifflant : c’est ce que l’on appelle la dyspnée.
Source : Assurance maladie
L’hyperréactivité bronchique se manifeste par des symptômes variables, qui apparaissent surtout la nuit. Il s’agit le plus souvent d’une respiration sifflante, mais pas seulement. « On peut avoir de l’asthme sans sifflement », explique l’allergologue Pierrick Hordé. Elle peut aussi provoquer une gêne respiratoire, un essoufflement ou bien une toux. En général, entre deux « crises d’asthme », qui sont des épisodes transitoires de gêne respiratoire sifflante, la respiration est normale. Mais au fil du temps, elle peut devenir permanente et entraîner une insuffisance respiratoire.
Qui est concerné ?
Les spécialistes estiment que plus de 4 millions de Français souffrent d’asthme. D’après les chiffres de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) récoltés au cours d’une enquête datant de 2006, plus de 10 % de la population aurait déjà souffert d’asthme au cours de sa vie, et près de 7 % en souffrent encore.
Pour 80 à 90 % des enfants et 30 à 50 % des adultes, il est familial, et lié à la sensibilité aux allergies. Si la transmission de la maladie des parents aux enfants n’est pas systématique, un terrain allergique familial est propice à son développement.
Pour les autres, il faut rechercher la cause dans le passé et l’environnement. La prématurité et le faible poids de naissance sont des facteurs de risque de développement de l’asthme plus tard. Les bébés qui ont été victimes de bronchiolites sont aussi plus susceptibles d’être malades. Ensuite, le tabagisme actif ou passif, et l’exposition prolongée à des allergènes (acariens, pollens, pollution atmosphérique, produits chimiques) sont des facteurs aggravants.
Qu’est-ce qui provoque les crises ?
Chez l’enfant et l’adulte, les infections virales représenteraient la première cause de crise d’asthme : rhumes, angines, bronchites et infections virales peuvent s’accompagner de réactions asthmatiques au niveau des bronches. Les crises sont aussi souvent provoquées par des allergènes : poils d’animaux, acariens et pollens composent le podium. Les sports d’endurance peuvent aussi déclencher des réactions importantes, notamment lorsqu’ils sont pratiqués par temps froid.
La pollution atmosphérique, les composés organiques volatiles (COV) et certains parfums sont de plus en plus pointés du doigt. Enfin, de manière plus marginale, certains médicaments et des maladies rares (vascularite, aspergillose broncho-pulmonaire) peuvent aussi déclencher des crises.
Comment se soigne-t-on ?
Le diagnostic est établi grâce à un questionnaire du médecin, auquel doit s’ajouter une mesure du souffle. Un bilan allergologique est parfois aussi prescrit. Il est difficile de prévoir l’évolution de l’asthme au cours de la vie, car il n’obéit à aucune règle précise. Mais lorsqu’il est bien maîtrisé, il est peu probable qu’il évolue vers une forme sévère.
En premier lieu, il est important d’éliminer au maximum tous ces éléments déclencheurs de crise, notamment les allergènes. Cela implique souvent de se séparer d’un animal de compagnie, ou d’éviter (autant que faire se peut) les pollens au printemps et en été.
Ensuite, les bronchodilatateurs par inhalation permettent de dilater les bronches pour qu’elles retrouvent un diamètre normal. Lorsque les malades ont plusieurs crises d’asthme par semaine, un traitement de fond est généralement proposé, soit par inhalation de bronchodilatateurs et/ou de corticoïdes quotidienne, soit, pour les formes plus sévères, par des médicaments oraux.