Difficulté à s’endormir, réveils nocturnes… Deux tiers des Français ont du mal à dormir sur leurs deux oreilles. L’insomnie est le trouble le plus fréquent et affecte environ un adulte sur cinq dans le pays.
Pour enfin trouver le sommeil, les Français se jettent alors sur les somnifères. Avec 131 millions de boîtes de benzodiazépines, nous sommes l’un des plus gros consommateurs de somnifères d’Europe, derrière le Portugal. Une prescription massive d’anxiolytiques et d’hypnotiques qui concerne 11 millions d’adultes.
Promouvoir les thérapies alternatives
Pourtant, des traitements alternatives existent et devraient être utilisées en première intention, déclare le Collège américain des médecins (ACP) dans un article scientifique publié dans Annals of Internal Medicine. L’ACP souligne en effet que de nombreuses études ont prouvé l’efficacité des psychothérapies. Une approche non médicamenteuse pour retrouver le sommeil qui doit être promue, selon les experts.
« Les thérapies cognitives et comportementales pour l’insomnie sont des traitements efficaces et ils peuvent être le traitement initial, explique le Dr Wayne Riley, président de l’ACP. Bien que nous ayons peu de travaux qui comparent ces thérapies aux médicaments, elles sont sans danger. A l’inverse, les somnifères sont associés à de graves effets secondaires ».
Pour les insomniaques, ces thérapies cognitivo-comportementales (TCC) peuvent leur apprendre mieux gérer leur moment d’éveil : ne pas rester allongé dans son lit pendant des heures alors que le sommeil ne vient pas, aller courir lorsque le réveil matinal est trop précoce, pratiquer des exercices de relaxation… Ces thérapies peuvent être menées en groupe ou de manière individuelle.
Médicaments, pas plus de 5 semaines
Si les TCC échouent et qu’un traitement médicamenteux est indispensable, le Collège américain recommande de combiner les deux. Une décision qui doit être discutée entre le médecin et le patient, insiste-t-il.
« Les médicaments doivent, dans l’idéal, être utilisés entre 4 et 5 semaines, car les techniques des TCC peuvent aider à soulager l’insomnie à long terme, indique le Dr Riley. Avant de poursuivre le traitement, le médecin doit s’assurer que le patient ne souffre pas d’une pathologie secondaire comme une dépression, des douleurs, un abus de substances psychoactives ou des troubles du sommeil tels que l’apnée du sommeil ou les jambes sans repos »