« Perturbateurs endocriniens : la société doit protéger les femmes enceintes et leurs bébés », c'est le message de l'action initiée par l’association « Alerte des médecins sur les pesticides » qui va lancer bientôt une campagne d'information sur les perturbateurs endocriniens. Elle vise à protéger les femmes enceintes et leurs bébés.
« Parce qu'il est temps de traduire les données de la recherche en objectifs de prévention, des associations de médecins endocrinologues, généralistes, gynécologues obstétriciens ainsi que deux services hospitaliers (1) s’associent pour lancer une campagne de sensibilisation des jeunes couples désirant un enfant », écrivent ces médecins dans un communiqué.
Des conseils aux futures parents
« Une telle action de prévention ne semble pas encore avoir été entreprise dans notre pays », déplorent ces praticiens militants. Et c’est justement le lancement de cette opération que les médecins viendront présenter lors d’une conférence de presse organisée à Paris le 12 mai (2). En pratique, ces médecins annoncent déjà qu'ils mettront des affiches dans leur salle d'attente et remettront aux couples qui le désirent deux brochures d'information. En attendant, « le plus efficace est de reprendre lors d' une courte conversation chacune des questions posée, et de fournir des réponses simples aux futurs parents », précisent-ils.
Parmi elles, ils indiquent qu'il est « facile d'utiliser des récipients en verre et d'éviter les poêles revêtues de téflon ; qu'il est préférable de consommer des aliments frais, et bio car 65 % des fruits et 30 % des légumes contiennent des résidus de pesticides ; ou encore que les insecticides et herbicides sont à bannir de nos jardins et de nos maisons ». « Ils seront d'ailleurs interdits à partir de 2019 en France pour l'usage domestique ; de même les produits d'entretien doivent se limiter au strict minimum et progressivement être remplacés par le vinaigre blanc, le bicarbonate de sodium, le savon noir », rappellent-ils.
Des enfants qui naissent pré-pollués
Avec ce message, ces praticiens veulent notamment éviter la phénomène des enfants qui naissent « pré-pollués ». Ils citent des travaux de la Fédération Internationale des Gynécologues Obstétriciens (FIGO) qui a publié récemment dans l'International Journal of Gynecology and Obstetrics une alerte mettant en avant la responsabilité de certains polluants de l'environnement dans les troubles de la fertilité. Elle souligne aussi l'urgence d'agir pour réduire l'exposition aux pesticides, aux polluants atmosphériques, aux plastiques alimentaires (Bisphenol A, Phtalates...), aux solvants, etc... »
Enfin, ils soulignent que l'Endocrine Society a publié fin septembre 2015, après celui de 2009 qui appelait déjà à l'application du principe de précaution, un second rapport sur la question des PE. « Pour cette société savante, qui rassemble 18 000 chercheurs et cliniciens spécialisés dans l’étude du système hormonal, l’exposition aux polluants de l’environnement est aussi en cause dans plusieurs maladies émergentes : diabète de type 2, obésité, cancers hormonodépendants (sein, prostate, thyroïde) et troubles neuro-comportementaux (troubles de l’attention, hyperactivité, etc.) », concluent-ils.
(1) Avec le soutien : des Endocrinologues (CHU de Limoges et ADEL), des Gynécologues- Obstétriciens (CHU de Limoges et ALGO), de MG Form Limousin (association de formation médicale continue des généralistes) ainsi que du RES (Réseau Environnement Santé), de la Mutualité Française Limousine, d'Harmonie Mutuelle et de la Ville de Limoges.
(2) Le 12 mai 2016, à partir de 14heures, au restaurant « La petite chaufferie », 32 rue de l'échiquier, Paris 75010.