Les 1 à 2 millions de vapoteurs réguliers s'y rendront en quête d'informations. Organisé lundi 9 mai à Paris, le 1er Sommet de la vape va rassembler l’ensemble des parties prenantes (scientifiques, politiques, associations, autorités de santé, utilisateurs) à la lutte contre le tabagisme. L'objectif, débattre ensemble du meilleur moyen de favoriser l’essor de la e-cigarette en tant qu’alternative au tabac chez les fumeurs et de minimiser les potentiels effets négatifs. Un rendez-vous attendu des vapoteurs qui espéraient y voir la ministre de la Santé. Surtout que Marisol Touraine a déclaré mardi soir sur Europe1 que « mieux vaut la cigarette électronique que la cigarette tout court ».
Mais la ministre sera absente de l'évènement, pour des raisons d'agenda. Explications avec Jacques Le Houezec, l'un des organisateurs.
Avez-vous demandé des précisions sur cette absence au ministère de la Santé ?
Jacques Le Houezec : Oui, nous sentons bien qu'ils sont embarrassés d'être les seuls absents à cet évènement. Les 1 à 2 millions de vapoteurs réguliers que compte la France auront les yeux rivés sur les débats qui se dérouleront ce jour-là. Pour se rattraper, ils essayent maintenant de nous dire qu'ils enverront un représentant du ministère. Enfin, la présence du Pr Benoit Vallet, directeur général de la Santé (DGS), est elle aussi incertaine. Il semblerait qu'il soit sur le point de se désister alors qu'il est attendu à l'une des tables rondes. Bref, cela risque d'être un rendez-vous manqué avec les autorités sanitaires.
Comment analysez-vous ce désistement ministériel ?
Jacques Le Houezec : Côté organisateurs, nous ne sommes pas surpris. Nous nous y attendions. Les vapoteurs, eux, seront par contre très déçus. Ils avaient des choses à dire à la ministre. Et ils attendaient d'elle une vraie prise de position politique sur le statut de la e-cigarette en France. Cette voix, c'est sûr, va manquer.
En réalité, je pense qu'ils sont très embêtés par la directive européenne qu'ils sont contraints de transposer en droit français avant le 20 mai. Celle-ci va largement restreindre l'offre actuelle proposée aux vapoteurs. Si elle est reprise à la virgule près, comme le souhaite le lobby du tabac, les produits les plus performants disparaîtront des boutiques. Ne restera plus que des vapoteuses anciennes qui risquent de faire retomber les gens dans le tabagisme.
Selon vous, la ministre avait-elle peur de la réaction des vapoteurs ?
Jacques Le Houezec : C'est certain que si elle venait annoncer des mauvaises nouvelles, la rencontre entre les deux camps aurait été tendue. Peut-être a-t-elle préféré reporter l'échéance ou limiter la prise de risque sur le sujet ? L'avenir nous dira bientôt ce qu'il en était réellement.