La vidéo a provoqué l’émoi sur les réseaux sociaux, où elle a été visionnée plusieurs millions de fois. Elle montre un homme handicapé, amputé d’un bras et de ses deux tibias, adossé à un pilier de gare. La scène a été filmée sur le quai du RER D, à la Gare de Lyon, après un contrôle de police. On peut voir les trois agents s’en aller, laissant François Bayga en plan avec ses affaires, dont ses prothèses, éparpillées au sol autour de lui.
Selon la version de cet homme, les policiers l’auraient plaqué contre le mur, retiré sa canne et tenté de le palper, alors qu'il venait de répondre à la demande des agents en présentant son téléphone, sa carte d’aide médicale d’État (AME) et sa carte d’inscription à un club de rugby en fauteuil roulant.
"Ce sont des prothèses"
« Ils m'ont demandé où j'avais eu mon téléphone, m'accusant de l'avoir volé. J'ai commencé à m'énerver, explique François Bayga. J'ai été plaqué contre le mur et tandis que je me débattais, l'un des policiers me tirait la jambe (...) Je leur ai dit plusieurs fois "Ce sont des prothèses". Ils ont insisté pour me fouiller. J'ai alors tout enlevé ».
La vidéo virale a été filmée par un passager indigné par les conditions de ce contrôle d'identité. Il interpelle les trois policiers pour les inciter à aider l’homme handicapé à se relever, en vain.
Le Défenseur des droits saisi
Le défenseur des droits a été saisi. Ce mercredi, il a indiqué qu’il entamerait l'instruction du dossier, en utilisant notamment les images de vidéosurveillance de la gare.
Selon une source policière citée par l’AFP, « cette personne handicapée urinait sur le quai » lorsqu'elle a été contrôlée. Après avoir été verbalisé, l'homme « a fait un esclandre et de lui-même il a jeté ses prothèses pour rameuter la foule ». « Ces faits ont été confirmés par la vidéo » de la RATP, affirme encore cette source.