L’Assemblée Nationale veut en savoir davantage sur sur la fibromyalgie, cette maladie encore mal connue qui touche deux à trois millions de Français. Le Parlement a ainsi annoncé la création d’une commission d’enquête, approuvée ce mercredi par la Commission des Afaires sociales de l’Assemblée.
Elle a a été proposée par le député communiste de l’Oise, Patrick Carvalho. La fibromyalgie ne figure pas parmi la liste des maladies officielles. Elle se caractérise par des symptômes parfois sévères - douleurs diffuses, troubles du sommeil et de l’humeur, état de fatigue généralisé… - mais reste particulièrement difficile à diagnostiquer, en raison de symptômes multiples qui peuvent s’apparenter à d’autres maladies.
La piste neurologique
Il s’agit ainsi d’un syndrome complexe, qui laisse souvent les médecins perplexes et plonge les patients dans le désarroi. Plusieurs causes et mécanismes ont été évoqués au fil du temps et de la mise au point d’examens de plus en plus précis, mais l’hypothèse qui paraît le plus intéressante actuellement est un trouble des voies neurologiques de la sensibilité, en particulier au niveau du cerveau.
Tout se passe comme si le cerveau interprétait « mal » les messages reçus en provenance du corps : une sensation normale (par exemple un simple frottement) serait ainsi perçue de façon douloureuse chez la personne atteinte de fibromyalgie, alors qu’elle ne le sera pas chez un sujet non-malade.
Les troubles psychiatriques sont fréquents au cours de la fibromyalgie et de nombreux médecins considèrent la maladie comme l’expression somatique d’une dépression - hypothèse non démontrée, toutefois. D’ailleurs, l’ensemble des sociétés savantes s’accorde pour dire que les différents problèmes de la fibromyalgie ne sont absolument pas dus à une cause psychiatrique, même si les troubles anxiodépressifs fréquents peuvent aggraver les douleurs et le retentissement fonctionnel de ces douleurs.
Le mystère qui entoure cette maladie engendre des prescriptions parfois inadaptées et trop lourdes, avec un risque potentiel d’addiction aux antidouleurs pour les patients. La recherche tente ainsi de se concentrer sur les moyens non médicamenteux de traiter les symptômes.
L’objectif de la commission d’enquête sera donc d’y voir plus clair sur cette maladie, et d’étudier sa reconnaissance comme maladie officielle.