Un tirage au sort pour choisir les médecins de demain ? C’est une solution étonnante à la surpopulation des facultés de médecine. Mais elle pourrait être utilisée pour la première fois afin de choisir quels bacheliers pourront intégrer la première année, a affirmé ce 5 mai Le Monde. Le jour-même, le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur a apporté un démenti catégorique dans Libération.
Une sélection « très dure »
« Il n’y pas plus stupide comme moyen de sélection surtout pour accéder à des filières très sélectives », tranche Thierry Mandon, avec le soutien du ministère de l’Education nationale. Le secrétaire d’Etat s’engage à déployer tous les moyens pour qu’un tirage au sort ne soit pas appliqué en première année. Et pour cause : la sélection « très dure » a lieu en fin d’année, explique-t-il. Le taux de réussite aux concours est d’environ 15 % dans les différentes facultés d’Île-de-France.
S’il y a débat c’est bien que, sur le papier, un tirage au sort est possible. Les candidats aux filières Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) en font régulièrement les frais. Mais jamais encore cette solution n’avait été envisagée dans le cadre des études de santé.
Une question de chiffres
A l’origine de ce tollé, un problème mathématique : en Île-de-France, le nombre de bacheliers qui souhaitent entrer en faculté de médecine est trop élevé par rapport aux places disponibles. Selon le quotidien du soir, 600 sièges manquent à l’appel.
En effet, le rectorat de Paris a limité la capacité d’accueil des différents établissements à 7 500 étudiants. En 2015, ce sont 8 100 étudiants qui ont été admis en filière Paces. Le problème pourrait bien se reproduire à la rentrée 2016 : quelques 8 000 lycéens de terminale ont formulé ce vœu en premier choix. « Plus de 14 108 futurs bacheliers ont inscrit Paces dans au moins l’un de leurs vœux », selon Jean-Luc DuboisRandé, directeur de la faculté de médecine de ParisEst-Créteil-Val-deMarne, interrogé par Le Monde.
Augmenter le numerus clausus ?
Les associations d’étudiants ont, sans surprise, fait part de leur colère, et souligné l’engorgement croissant des établissements d’Île-de-France. Le syndicat lycéen FIDL a lui dénoncé une méthode qui tire « au sort l’avenir des lycéens » dans un contexte de pénurie de médecins. Il propose deux solutions : l’augmentation du numerus clausus règlera la question mathématique ; une hausse des moyens alloués aux universités permettra un meilleur encadrement de étudiants en première année.
Parmi les pistes envisagées, le Livre blanc du Conseil de l’Ordre des médecins a aussi proposé, en janvier dernier, que les étudiants soient présélectionnés dès leur entrée en Paces.