Le concours Lépine a fait sa transition numérique. Pas de couteau à ouvrir les huitres ni d’automate à créer les baguettes de pain : la 115e édition se termine ce dimanche et le prix du Président de la République a été attribué à une application pour smartphone qui aide les personnes diabétiques à réguler leur glycémie. Une invention nouvelle génération, dont les débouchés commerciaux potentiels sont importants.
Elle vise à les protéger face aux hypoglycémies et aux hyperglycémies, principales ennemies du diabétique. En rentrant dans l’application les détails des repas effectués et la glycémie, celle-ci se charge de la quantité d’insuline à injecter, en adéquation avec le protocole de traitement fourni par le médecin.
Pour le diabétique et son entourage
Son inventeur, Benoît Mirambeau, est un directeur de supermarché de 48 ans. Il a, selon la légende, créé cette application pour venir en aide à sa mère, Annie, qui souffre de diabète depuis plus de 30 ans. D’après l’inventeur, le calcul de la quantité d’insuline à injecter devient de plus en plus compliqué pour cette femme de 74 ans.
« Cette application, il l’a faite pour moi, parce que j’ai eu une très grave hypoglycémie et donc il a pensé à faire cette application, raconte-t-elle. Quand j’ai vu que ça marchait sur moi, que les pharmaciens et les diabétologues y étaient favorables, j’ai dit à mon fils : "Présente Lépine, on ne sait jamais" ».
L’application permet aussi d’inclure l’entourage. « Des grands-parents reçoivent leurs petits enfants diabétique de 4 ou 5 ans ont parfois peur d’être dépassés sans les parents, explique Benoît Mirambeau sur BFM TV. Ils peuvent maintenant calculer les doses exactes d’insuline sans risque de se tromper. » Grâce à une fonctionnalité d’alertes par SMS et courriel, l’entourage peut aussi être prévenu du suivi du patient.
Pas d’argent, mais des contacts
Pour sa récompense au concours Lépine, Benoît Mirambeau n’a pas gagné d’argent, mais un vase en porcelaine de Sèvres. Il a néanmoins attiré l’attention d’investisseurs potentiels, intéressés par les débouchés d’une telle application. Dans le monde, et d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 400 millions de personnes souffrent en effet de diabète, et se battent avec leur taux de glycémie. Un marché potentiellement énorme.
Reste qu’en tant que dispositif médical, le petit logiciel devra subir un traitement d’homologation particulier. L’inventeur, qui se sent perdu face à cette montagne administrative, pourra profiter des compétences de ces mécènes. Car c’est le rôle du concours Lépine : mettre des petits inventeurs en contact avec des investisseurs pour développer des produits innovants.