La clé de la lutte contre l’obésité infantile pourrait bien se dissimuler dans les niveaux d’un jeu vidéo. Plus précisément ceux d’un serious game développé par le ministère américain de l’Agriculture. Les enfants qui y jouent ont tendance à manger plus de fruits et légumes tout au long de la journée. C’est la conclusion d’une étude parue dans le Journal of Nutrition and Education Behavior.
Une cuisine virtuelle
400 enfants ont participé à ce jeu vidéo, intitulé Squires Quest ! II : Saving the Kingdom of Fivealot (La quête de l’écuyer ! A la rescousse du royaume des Cinq-par-jour). Le programme, qui dure cinq semaines, propose 10 sessions de jeu d’une heure. L’enfant, âgé de 8 à 10 ans, y incarne un jeune écuyer qui doit secourir le royaume des Cinq-par-jour en atteignant l’objectif de cinq fruits et légumes par jour. En gagnant suffisamment de badges, il devient chevalier. Pour y parvenir, des petits jeux et une cuisine virtuelle dispensent des conseils sur les moyens d’atteindre un équilibre alimentaire.
Mais quelle est l’efficacité réelle de ce programme ? C’est ce qu’on tenté de découvrir les auteurs de cette étude. Au cours des séances de jeu, les élèves de niveau CM1-CM2 ont rempli des questionnaires sur le contenu de leur assiette.
Dans le même temps, leurs parents ont reçu un lien vers un site dédié qui leur fournissait des informations sur les objectifs hebdomadaires et sur la manière d'aider les enfants à surmonter les obstacles.
Objectif atteint
L’approche semble efficace puisqu’au cours du jeu, 79 % des enfants consommaient 5 fruits et légumes par jour. Six mois après l’intervention, le bénéfice s’observait toujours. Les auteurs attribuent une partie de cette réussite au contenu didactique du jeu. Car c’est bien l’objectif d’un serious game : fournir un contenu divertissant tout en favorisant un changement du comportement.
« Grâce à l’utilisation d’un serious game, nous avons observé une augmentation de la consommation de légumes au dîner chez les enfants du groupe actif, des fruits au petit-déjeuner, au déjeuner et des en-cas dans tous les groupes d’intervention », détaille Karen Cullen, principal auteur de l’étude.
En cela, le recours au serious game pourrait s’avérer plus efficace que les approches traditionnelles, qui obtiennent peu de résultats. En France, de nombreuses campagnes d’affichage et publicitaires ont été mises en place avec le Plan Obésité et le Plan National Nutrition Santé (PNNS). Mais les messages tels que « Manger bouger » et « Mangez moins gras, moins sucré, moins salé » ont beau être dans tous les esprits, ils ne sont pas suivis d’action pour autant.
Selon la dernière enquête OpEpi, 3,5 % des jeunes de moins de 15 ans sont obèses et 14,3 % sont en surpoids.