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Marche, course, vélo…

Activité physique : la pollution urbaine ne doit pas être un frein

Par Antoine Costa

Les bénéfices de l’activité physique sur la santé dépassent les inconvénients liés à la pollution, lorsqu’elle est pratiquée en ville.

Wilson Hui/Flickr

Pourquoi s’embêter à faire du sport, si c’est pour inonder ses poumons de la pollution des villes ? Non, ce n’est pas une bonne excuse, disent les chercheurs de l’université de Cambridge. Les bénéfices apportés par l’activité physique dépassent les risques associés à la pollution, expliquent-ils dans un article publié dans Preventive Medicine. Dans tous les cas, ou presque.

Les chercheurs ont étudié les risques et les bénéfices associés à l’activité physique urbaine pour plusieurs facteurs temps, intensité et pollution. En rassemblant les données d’autres études et de méta-analyses grâce à un modèle informatique, ils sont parvenus à exprimer un gain « net » sur la santé.

Pour les personnes qui marchent ou qui utilisent leur vélo pour leurs déplacements quotidiens, ce gain est positif pour toutes les villes. Toutes ? Non ! Un petit pourcent des villes sont tout de même trop polluées, mais même dans une zone urbaine comme New Delhi, l’une des villes les plus polluées du monde, pas de problème.

Avec modération

Pas de problème... pour les sportifs raisonnables. Lorsque l’effort devient trop intense, les effets néfastes de la pollution peuvent prendre le dessus. Autour de 75 minutes par jour environ, les bénéfices sont les plus importants, et ils sont annulés au-delà de 300 minutes, soit 5 heures. Autant dire, presque jamais.

« Il faut tout de même avoir à l’esprit qu’une petite minorité de travailleurs, comme les livreurs à vélo, pourraient être exposés à des niveaux de pollution suffisants pour annuler les bénéfices de l’activité physique », explique le Dr Marki Tainio de l’université de Cambridge, auteur principal de l’étude.

Diabète, cancers, maladies cardio-vasculaires… La sédentarité accroît significativement les risques pour toutes ces maladies, et toute forme d’activité physique est un moyen de la combattre. Les avantages liés au fait de marcher ou de faire du vélo pour se déplacer ne sont pas dépassés par les risques issus de la pollution, et c’est une bonne nouvelle pour tous les sédentaires des villes. En plus, s’ils laissent leur voiture au garage, ils participeront directement à l’effort contre la pollution. Une pierre, deux coups !