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Cancer du cerveau : les téléphones portables ne seraient pas en cause

Par Stéphany Gardier

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Voilà une nouvelle qui va en réjouir plus d’un… et qui risque de compliquer la tâche de certains parents. Ceux qui tentaient de faire décrocher leurs ados de leur smartphone en arguant que « c’est mauvais pour le cerveau » vont devoir trouver un autre argumentaire. Selon une étude australienne, relayée par Le Figaro, le téléphone portable ne serait pas responsable d’une augmentation des cas de cancers du cerveau, ces 30 dernières années.

 

Pour parvenir à cette rassurante conclusion, les chercheurs de l’université de Sidney ont comparé l’incidence des cancers du cerveau et l’évolution du marché de la téléphonie mobile entre le milieu des années 1980 et 2012. Les chiffres sont, selon les auteurs, sans appel : alors que près de 90 % de la population australienne possède aujourd’hui un téléphone cellulaire, l’incidence des cancers cérébraux est restée quasiment stable ces trente dernières années. Interviewée par Le Figaro, Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy, enfonce le clou : « L'évolution de l'incidence des tumeurs cérébrales n'a rien à voir avec les téléphones portables, mais seulement avec la qualité du diagnostic ! En supposant qu'un surrisque existe, il sera de l'ordre de l'indétectable. C'est étonnant, les gens continuent à fumer, mais ils ont peur de leur téléphone portable… »

 

Et pourtant, d’autres études, sérieuses et récentes, avaient amené à des conclusions plus alarmistes. C’est notamment le cas de travaux français publiés en 2014 dans la revue Occupational and Environmental Medicine, et d’une étude suédoise de 2015. Ces travaux ont utilisé une méthodologie différente de ceux réalisés à Sidney. Les chercheurs ont en effet analysé l’usage du téléphone portable chez les patients atteints d’un cancer du cerveau ou d’un gliome. L’étude française mettait en évidence une association entre un usage intensif du téléphone portable et une augmentation du risque de cancer. Les travaux suédois indiquaient un surrisque de gliome chez ceux qui avaient fait un usage sur le long terme de leur portable.

 

Des divergences de conclusions qui amènent les autorités sanitaires à la prudence. Il est ainsi toujours recommandé d’éviter d’exposer les enfants, surtout en bas âge, aux ondes émises par les portables. L’Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) rappelle également qu’il vaut mieux téléphoner avec une oreillette et éloigner le téléphone du cerveau quand les émissions d’ondes sont maximales.

Mais c’est peut-être finalement l’évolution des usages qui coupera court à la controverse sur les effets du portable. Depuis l’avènement des smartphones, les échanges se font de plus en plus par messages écrits et les longues communications téléphoniques tendent à se raréfier, surtout chez les plus jeunes. Les scientifiques s’interrogeront peut-être dans 30 ans sur le rôle du téléphone sur l’arthrose des cervicales ou du pouce...

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