Après des années de combat juridique, une femme de 65 ans vient de remporter une victoire importante. Cette ancienne auxiliaire de puériculture, en arrêt de travail depuis six ans, est parvenue à faire reconnaître sa maladie comme conséquence d’une vaccination contre l’hépatite B, effectuée en 1993.
Dans son arrêt, la cour administrative d'appel de Lyon souligne que la plaignante n'avait jamais manifesté de symptômes invalidants avant sa vaccination. Un rapport d’expertise de 2011 avait confirmé que les lésions musculaires liées à sa maladie traduisaient « la persistance in situ, prolongée dans le temps, d’hydroxyde d’aluminium ». Cette molécule était présente dans les adjuvants des doses vaccinales contre l’hépatite B, car il stimule l’immunité.
Après deux injections espacées de six ans, en 1993 et en 1999, elle avait commencé à développer les premiers signes d’une myofasciite à macrophages dès 2001. Cette maladie se traduit par des douleurs musculaires et articulaires, une fatigue importante et parfois des troubles cognitifs.
« Le lien doit être considéré comme établi »
La justice a considéré que « le lien de causalité entre la vaccination contre l'hépatite B subie dans le cadre de l'obligation vaccinale liée à son activité professionnelle et la myofasciite à macrophages dont elle souffre, doit être considéré comme établi » et que sa maladie « doit être considérée comme imputable au service ». L’auxiliaire de puériculture pourrait donc enfin toucher les salaires dont elle était privée depuis 2010, année de sa mise en disponibilité en raison de son handicap.
D’après l’Organisation mondiale de la santé, « compte tenu des données disponibles, des opinions exprimées et des débats qui se sont ensuivis, le Comité estime ne disposer à l’heure actuelle d’aucun élément qui justifierait de recommander la modification des pratiques vaccinatoires dans le cas de vaccins contenant de l’aluminium ». Elle émet cependant la possibilité d’un lien entre le vaccin contre l’hépatite B et la myofasciite à macrophages.
Le 9 mars dernier, un non-lieu avait été rendu dans l’enquête sur le lien entre ce même vaccin et le développement de la sclérose en plaques, ainsi que d’autres troubles neurologiques, faute de preuves scientifiques après 17 années d’investigations. Pas de lien entre les deux affaires.