Le calendrier se précise autour du nouvel étiquetage nutritionnel. Différents codes couleurs doivent être testés, sous l’égide d’un comité de pilotage sous tutelle du ministère de la Santé. Marisol Touraine vient d’en préciser les conditions dans un entretien accordé au Parisien. Les expérimentations en conditions réelles d’achat vont démarrer en septembre.
50 grandes surfaces seront tirées au sort pour mener ces tests, révèle la ministre de la Santé au quotidien. Cette phase durera trois mois, chaque signalétique étant évaluée dans 10 supermarchés. 10 établissements serviront de contrôle. « Dans chacun de ces supermarchés, ce sont plus de 800 produits qui vont être étiquetés. Bien sûr, tous les produits d’une même gamme porteront un logo, ajoute Marisol Touraine. Si on décide d’étiqueter une pizza, toutes les pizzas le seront. »
Deux systèmes équivalents
Au total, quatre systèmes seront testés. Le code à 5 couleurs, proposé par le Pr Serge Hercberg, classe les aliments dans différentes catégories selon un profil de nutriments bénéfiques ou néfastes. Le système SENS, proposé par la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), s’appuie sur une échelle de quatre classifications et propose une fréquence de consommation.
Ces deux codes n’ont jamais été expérimentés en vie réelle. Mais selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui a réalisé une première évaluation, ils devraient être similaires dans leur efficacité. L’Agence reste toutefois prudente : certains nutriments ne sont pas affichés sur l’étiquette. Le consommateur devrait donc se fier à la parole du fabricant. Ces données partielles, notamment sur les sucres libres ou la teneur en fruits et légumes des aliments, constituent le principal écueil.
Une arme contre l’obésité
Reste maintenant à vérifier que ces deux systèmes sont en accord avec les objectifs de santé publique fixés par le Programme national nutrition santé (PNNS). Cela fera l’objet d’un second avis de l’Anses.
Les deux autres codes sont déjà utilisés sur une base courante : il s’agit des Repères Nutritionnels Journaliers (RNJ), déjà affichés sur les emballages alimentaires, et des traffic lights britanniques. Ces tests sont nécessaires, estime Marisol Touraine. La ministre y voit une arme supplémentaire dans la lutte contre l’obésité et la malbouffe. Elle veut d’ailleurs faire de la lecture de l’étiquette un réflexe pour chaque Français. Car le problème est réel : « Un tiers des Français est en surpoids, le nombre de diabétiques augmente et il y a là aussi des inégalités puisqu’un fils d’ouvrier a cinq fois plus de risque d’être obèse qu’un fils de cadre », souligne-t-elle. L’application du logo choisi est prévue pour 2017.