Un Australien a échappé de peu à l’amputation. En cause : sa consommation de cannabis. Il a en effet développé une pathologie rare associée à ce comportement. L’artérite du cannabis, c’est son nom, n’a été diagnostiquée qu’une centaine de fois jusqu’à aujourd’hui. Elle a été décrite pour la première fois en 1960.
Des artères plus rigides
Cet homme de 26 ans s’est présenté au Frankston Hospital (Melbourne, Australie) avec un ulcère au pied qui ne guérissait pas. C’est à cette occasion que l’artérite du cannabis a été repérée. Il constitue ainsi le premier cas dans le pays. Le Dr David Soon en a rapporté les détails au congrès annuel du Collège Royal des Chirurgiens d’Australasie.
Sa consommation de cannabis est bien en cause : l’Australien a reconnu fumer jusqu’à un gramme par jour. Ce comportement favorise l’accumulation de plaques dans les artères, plus rigides, et donc un moindre afflux sanguin vers les membres inférieurs.
De l’aspirine à vie
Repérée suffisamment tôt, la nécrose induite par l’artérite du cannabis peut être traitée. Dans le cas du patient admis à Melbourne, le placement d’un petit ballon dans la zone de l’artère réduite a été nécessaire pour lui faire regagner un diamètre convenable. L’homme devra aussi prendre de l’aspirine jusqu’à la fin de sa vie. Ce médicament a la propriété de diluer le sang, et donc d’éviter les incidents cardiovasculaires.
Pour le Dr David Soon, la vigilance doit se renforcer autour de cette pathologie, souvent confondue avec l’athérosclérose. « La consommation de cannabis augmente et le cannabis thérapeutique est plus souvent légalisé, a-t-il expliqué lors du congrès. A cause de cela, la prise de conscience sur cette pathologie est importante et peut devenir un problème à l’avenir. » Il faut dire que la tendance s’est accélérée : en 2010, 70 cas étaient dénombrés.