Les poux sont le calvaire des enfants (et de leurs parents). Mais une fois adulte, il existe un autre fléau pour le cuir-chevelu : les pellicules. Depuis le 20ème siècle, les scientifiques s'accordent à dire que ce problème embarrassant provient d'une bactérie fongique (ou champignon) appelée Malassezia. Mais une récente étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Jiao Tong (Shangai, Chine) et publiée dans la revue Scientifist Reports avance que l'invasion de pellicules dans le cuir-chevelu correspondrait davantage à une présence accrue de la bactérie Staphylocoque que celle du Malassezia.
Une présence accrue de Staphylocoque
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont passé au peigne fin le cuir-chevelu de 363 volontaires âgés de plus de 18 ans. Seulement une partie d'entre eux présentait des pellicules. Les scientifiques ont également prélevé un échantillon de de l'ADN des participants afin d'étudier leur profil bactériologique. Étonnamment, le terrain pour le Malassezia s'est révélé autant favorable pour les cuir-chevelus infestés de pellicules que pour les autres. En effet, le taux de souches du Malassezia s'élevait à 90% pour l'ensemble des cuirs-chevelus examinés. En revanche, les professeurs ont remarqué une nette différence au niveau de la teneur en Staphylocoques. Les cuir-chevelus colonisés par les pellicules présentaient un apport bien plus important en Staphylocoques que ceux dénués de pellicules. Les auteurs de l'étude en déduisent donc que l'absence d'équilibre bactériolgique dans le cuir-chevelu au profit des Staphylocoques est responsable de l'apparition de pellicules.
Ces récentes découvertes pourraient aboutir à un meilleur traitement anti-pellicules. À ce jour, le traitement le plus efficace est le shampoing anti-pelliculaire, qui contient des substances capables de neutraliser les bactéries fongiques, mais également les bactéries staphylococciques. Selon le Pr Zhijue Xu, auteur principal de l'étude, la prochaine étape consistera donc à trouver un traitement capable de rétablir l'équilibre entre les bactéries staphylococciques et les bactéries propioniques, qui favorisent l'hydratation de la peau et qui provoquent l'apparition d'acné lorsque leur présence est excessive.
Les auteurs de l'étude ont également constaté que la surface des cuir-chevelus infestés de pellicules était moins hydratée et que les apports en sébum (une substance huileuse naturellement secretée par le cuir-chevelu) étaient moins importants. Mais les chercheurs ne sont pas encore en mesure de déterminer si ce phénomène représente la cause ou la conséquence de l'apparition des pellicules.